Refuges des Ecrins

Témoignage d'Anouchka, gardienne au refuge de Font Turbat

"Gardien de refuge, c’est une histoire d’enfance. Mon père était gardien quand je n’avais pas 3 ans, et j’ai grandi au milieu des odeurs de café qui monte, de soupe qui mijote, de fromages qui s’affinent, de chaussettes qui sèchent, de rumex des alpes. J’en retiens l’accordéon joyeux sur la terrasse et les frontales qui s’éloignent dans cette aube encore obscure.
Alors quand j’ai commencé à travailler, vers 16 ans, c’était pour me payer le matériel de montagne qui me permettrait de faire de l’alpinisme, mais aussi pour me fabriquer des souvenirs au présent, mon expérience à moi du refuge. Et depuis, tous les étés et parfois le printemps, je passe trois mois là-haut. Dans les Pyrénées, en Suisse, en Autriche… et depuis peu à mon compte, dans un petit refuge secret, caché au fond de la vallée du Valjouffrey, au pied de la majestueuse face Nord de l’Olan. Ce que j’aime, c’est cette montagne bien sûr, mais c’est aussi accueillir, et faire à manger. Faire à manger avec des produits dont je suis fière, parce que les gens qui les ont produits sont consciencieux..."