Kilomètre 1642,7. Au-delà de Vic, j’aurais pu continuer à pied vers le sud mais très rapidement, je me serais heurté à une succession quasi-ininterrompue de zones industrielles et de cités sans charme, à une multitude de routes, à tout un espace bétonné où les arbres paraissent petits et les ruisseaux ont l’air triste. Trop de béton, trop de bruit et trop de monde pour un vagabond ! C’est donc en train que je termine ma traversée méridienne. Sur cette portion de l’itinéraire que je parcours bien plus vite que mon énergie ne me le permettrait, je découvre ô combien est moche toute l’extension péri-urbaine nord de Barcelone. Dans le nord de la province, au pied des montagnes, de jolis villages et de belles maisons sont abandonnées ; au sud, les hommes s’entassent dans des immeubles sans charme…
Bercé par les agréables mouvements que le train prend sur la voie ferrée, je me remémore dans le plus grand désordre quelques menus événements de ma longue traversée depuis Dunkerque. Soudain, une voix dans le haut-parleur trouble mes pensées et annonce l’arrivée à la gare Sants de Barcelone. Je descends. Dès les premiers mètres, je me sens flagada et déprimé par ces brutales retrouvailles avec la grande ville alors que je viens de passer ces dernières semaines dans les campagnes et par l’idée que le voyage est terminé.
Je me rends dans le parc de Montjuich. C’est là que tout avait commencé pour Méchain…