Sur les traces de l’homme qui écoutait la Terre respirer...
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Résumé
Le 16 juillet 1799, Humboldt et Bonpland posaient le pied dans le petit port de Cumana au Venezuela. Ce fut le début d’une grande aventure, un voyage en Amérique de cinq ans où les deux voyageurs à la fois explorateur, géographe, zoologue, géologue, botaniste et physicien découvrirent les richesses d’une «nature merveilleuse». Cette expérience changea le regard d’Humboldt sur notre planète. Tandis que le XVIIIe siècle comprenait la nature comme une sorte d’horloge réglée au profit exclusif de l’homme, la planète bleue de Humboldt était «une entité naturelle mue et animée par une même impulsion», c’est en quelque sorte un organisme vivant. Cette idée est révolutionnaire pour l’époque: l’homme n’est plus le «maître et possesseur des lieux» selon la formule de Descartes, mais une fraction du vivant qui a des comptes à rendre sur les dégâts qu’il cause à son environnement. « Humboldt voyait des liens partout, ne regardait rien de manière isolée », écrit l’historienne Andrea Wulf dans une biographie publiée en 2017. Il fut le premier à découvrir que « l’action humaine avait une influence sur le climat, sans toutefois penser à l’échelle globale ».
Je pars en Équateur sur les traces de l’homme qui écoutait la Terre respirer… Plus de six cent kilomètres à pied hors-sentier à travers la forêt de montagne (à la végétation exubérante d’épiphytes, mousses, lichens, fougères arborescentes, bambous…), le Páramo herbeux (lande composée de touffes d’herbes raides) et le Páramo en coussin et enfin, la haute montagne, un univers de sables, de rocs et de glaces.
Dans son voyage en Amérique, Humboldt fut le premier homme à entreprendre l’escalade du volcan Chimborazo (6 310 m) alors considéré comme le «toit du monde». Il grimpa jusqu’à 5 877 m, 400 m sous le sommet, observant au passage les étages de végétation. Cette ascension renforça sa célébrité. Ami intime du poète Goethe, il fut décrit comme « l’homme le plus connu de son époque après Napoléon Bonaparte » et qualifié par ses contemporains de « Shakespeare de la science ». Je gravirai le Chimborazo et d’autres volcans parmi les 31 volcans de l’Équateur (dont 8 sont considérés comme actifs).
Ce projet est une longue marche à travers l’Équateur pour se perfuser de la variété de la géographie andine et pour apprendre à apprécier une « nature merveilleuse » en compagnie de Humboldt...
