Découverte de la montagne en France - 100 itinéraires


Image

1. La Rhune (905 m) depuis le col St-Ignace

La montagne de La Rhune (905 m) présente l’embarras du choix pour qui veut la gravir. Certains privilégient le tracé du GR10, soit depuis le village de Sare par le vallon de Portua, soit depuis le gîte Manttobaita par le col des Trois Fontaines ou le col de Deskargako. D’autres préfèrent l’itinéraire plus secret qui suit la crête frontière depuis le col de Lizuniaga. Enfin, il y a ceux qui optent pour la montée décrite dans cet itinéraire depuis le col de Saint-Ignace au départ du célèbre Petit Train à crémaillère. Une chose est certaine: ici rien ne vient entamer la détermination des randonneurs à gravir cette montagne à la force des mollets, même pas la présence du « monstre de fer » depuis 1924. Là-haut, il y aura donc foule. Au sommet, vous trouverez des « ventas » ainsi qu’une stèle qui rappelle le passage de l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III, en 1859. Tout là-haut, elle dansa un fandango endiablé dans les bras d’un autochtone…

Image
Image
Image

2. Aux confins de la Soule par l’auberge d’Ahusquy

Le massif des Arbailles réputé pour son relief confus est couvert au deux tiers d’une forêt de hêtres qui poussent sur des roches calcaires fissurées. Cette forêt envoûtante et mystérieuse est source de légendes et les rencontres avec des êtres fabuleux sont possibles. Ne soyez donc pas surpris si des Laminak – ce sont des génies d’aspect humain avec des pieds de poule, de canard ou de chèvre – vous abordent et essaient de s’emparer de votre nourriture. Vous devrez faire preuve de malice pour les décourager et pour profiter de votre pique-nique en toute tranquillité ! Dans sa première partie, l’itinéraire propose une courte traversée de ce vaste lapiaz, difficilement pénétrable dans un entrelacs de hêtres qui s’étreignent les uns les autres. Puis, il gravit son point culminant, le pic Ihatia qui du haut de ses 1 284 m, émerge en terrain dégagé et offre un panorama original sur les montagnes basques et béarnaises. Enfin, il déambule à travers un relief doux et ondulé, au milieu des dolines et des gouffres, jusqu’aux sommets des collines d’Ilhasteria (1 158 m) et de Bohocortia (1 214 m) couvertes de fougères ou d’herbes rases, piquetées de très nombreux genévriers et occupées par les troupeaux.

Image
Image
Image

3. Une crête panoramique au-dessus des canyons de la Haute-Soule entre les cayolars d’Abarrakia et d’Eskanthola

La Haute-Soule est réputée pour son massif calcaire entaillé de canyons. Au sud de Larrau, deux gigantesques cassures étroites et profondes fendent la montagne pour former le canyon d’Holtzarté et son diverticule, Olhadubi, franchissable par une passerelle suspendue à près de 180 m au-dessus du vide. Au-dessus de ces canyons, des estives qui accueillent des troupeaux et des cayolars qui abritent les bergers. Aujourd’hui, plutôt que de suivre la piste qui dessert ces cayolars, vous prendrez les chemins de traverse « même s’ils ne sont jamais les plus courts » : c’est donc une large crête panoramique qui va dicter la direction de vos pas pour faire la jonction entre les cayolars d’Abarrakia et d’Eskanthola. Cette marche, le long d’un axe imposé par la nature, permet de gravir des sommets modestes, de profiter de la grandeur des lieux et de jouir du spectacle des bergers qui guident leurs troupeaux.

Image
Image
Image

4. Le pic d'Anie (2 504 m) depuis le refuge de Labérouat

La surface de la Lune est faite de cratères, de chaînes de montagnes aux sommets arrondis, de vastes plaines (qu’on pensait être des « mers »), de failles et de crevasses... Certains prétendent que le relief autour du pic d’Anie (2 504 m) a un aspect lunaire. Peut-être… une chose est certaine: ici, autour de ce sommet phare du cirque de Lescun qui marque le début de la haute montagne de l’ouest pyrénéen, le minéral règne en maître dans un paysage calcaire tourmenté de toute beauté avec le plus grand lapiaz d’Europe, d’immenses plateaux de roches blanches sculptées par l’eau de ruissellement ou encore la longue arête calcaire effilée qui forme la muraille des Orgues de Camplong. Dans ce paysage fantastique et étrange, seuls survivent quelques pins rachitiques qui semblent implorer les dieux pour plus de clémence. Si la végétation se fait rare, la silhouette pyramidale de la montagne n’en demeure pas moins très fréquentée par les hommes en toutes saisons comme l’est d’ailleurs certainement la Lune. La preuve, c'est qu'il y a de la lumière…

Image
Image
Image

5. Le cirque d’Ansabère par les cabanes d’Ansabe

La vallée d’Aspe abrite un des sites les plus remarquables des Pyrénées : le cirque de Lescun. Au centre, se dresse le Billare (2 309 m) dont les faces escarpées, les arêtes, les brèches et les aiguilles en font l’un des plus beaux pics des Pyrénées. À peine plus loin, à la frontière de l’Aragon, du Béarn et de la Navarre, apparaît le pic des Trois Rois (2 421 m). Selon la légende, les rois de ces trois territoires s’y retrouvaient régulièrement et faisaient ripailles sur une montagne voisine au sommet tabulaire dénommée la « Table des Trois Rois ». S’il y a des rois, il doit y avoir des reines! Pour les trouver, il suffit de porter son regard vers le sud et elles apparaissent, majestueuses: deux aiguilles se dressent vers le ciel, ce sont les aiguilles d’Ansabère, véritables dolomites pyrénéennes dominant de verts pâturages. L’un des plus beaux belvédères sur ces aiguilles est le lac d’Ansabe : au petit matin, lorsque les premiers rayons de soleil les font frémir et les teintent de rose, de jaune puis de gris, les deux fantastiques aiguilles se reflètent sur le plan d’eau et bien que verticales, elles deviennent presque attirantes… L’itinéraire proposé permet de gravir le pic d’Ansabère (2 360 m) tout proche des Aiguilles, sans défier les lois de la pesanteur. Pour cela, il suffit de le feinter par derrière, par l’ouest. De son sommet, on n’est séparé de la Grande Aiguille que par une profonde brèche…

Image
Image
Image

6. Le lac et le refuge d’Arlet par le vallon de Baralet

Une belle forêt sombre, une cabane où le berger vient de terminer la traite, des brebis qui attendent patiemment dans leur enclos la liberté de circuler librement, des pelouses couvertes de fleurs, un gave qui cascade bruyamment et une lumière d’abord timide qui s’élargit puis embrase les montagnes: le vallon du Baralet se réveille doucement. Vous le traverserez avant de vous élever vers les estives de la montagne de Banasse. Là-haut, dans un ciel désormais affolé de lumière, à l’ouest d’un vaste plateau où les pelouses d’altitude servent de pâturages aux troupeaux, se dévoile le magnifique lac d’Arlet. Là-haut, le vert des pelouses et le bleu du lac s’harmonisent parfaitement avec le rouge des montagnes. Car ici, la plupart des roches vieilles de quelques 250 millions d’années et très riches en fer se sont oxydées et colorées de rouge. Le pic Rouge (2 177 m), au nord-ouest du lac, en est un bel exemple.

Image
Image
Image

7. Les lacs d’Ayous depuis le lac de Bious-Artigues

Au-dessus de Gabas, s’ouvrent les portes du massif de l’Ossau où trône une montagne sans équivalent dans la chaîne des Pyrénées, le célèbre pic du Midi d’Ossau (2884 m), roi incontesté des lieux. Pour apprécier sa silhouette, suivez la célèbre randonnée du « tour des lacs d’Ayous » qui vous fera découvrir six lacs dont aucun ne porte véritablement ce nom! Tous gravitent autour du pic Castérau (2 233 m) et se déversent dans le lac de Bious-Artigues. Avant la construction du barrage et l’apparition de ce lac en 1956, la zone était une terre en friche ou artigue qui accueillait des bœufs ou biu. Bious-Artigues signifierait donc « la clairière aux bœufs ».

Image
Image
Image

8. Le pic d’Arriel (2 824 m) par le lac d’Arrious

La première partie de l’itinéraire remonte le joli vallon d’Arrious en faisant la part belle aux estives verdoyantes pâturées par les troupeaux, aux prairies couvertes de fleurs aux couleurs chatoyantes et à un fougueux torrent qui ralentit sa course dans quelques vasques naturelles. En haut du vallon, la crête mamelonnée du col d’Arrious (2 252 m) offre des vues fort intéressantes sur des sommets tentateurs. Les randonneurs expérimentés pourront escalader la pointe escarpée de la Lie (2 673 m) ou s’attaquer au pic Palas (2 974 m) par l’arête nord-est aérienne dite des Géodésiens. Je vous propose une ascension tout aussi spectaculaire qui vous permettra de gravir un pic à la fois élégant et impressionnant – le pic d’Arriel (2 824 m) – en le feintant par l’ouest et en s’élevant vers le col de Sobe par le lac d’Arrious puis vers le col d’Arriel avant de remonter l’arête l’arête finale bien plus facile qu’elle n’y paraît... Là-haut, la vue est impressionnante sur les lacs d’Arrémoulit et d’Artouste et sur les hauts sommets du « fier ouest » pyrénéen.

Image
Image
Image

9. Le plateau d’Anouilhas et les montagnes calcaires de Gourette par la coume de Balourd

« À quoi bon remettre à demain ce qu'on peut faire avec ses pieds », Maurice Roche. Alors, n’attendons pas et mettons-nous en marche ! Nos pieds vont nous aider à remonter la gorge de la coume de Balourd, à contourner le lapiaz de Pouey, à traverser le grand plateau d’Anouilhas puis le petit plateau de Cardouas et enfin, à atteindre celui d’Aucupat. Et après quelques heures d’effort, on se rendra peut-être compte que c’était finalement moins fatiguant que de remettre perpétuellement à plus tard cette randonnée… et surtout on appréciera de découvrir une zone sauvage au relief calcaire original et fortement érodé, dominée par quelques-uns des sommets les plus aériens de la région. En effet, au-dessus de tous ces plateaux occupés par les bergers et leurs troupeaux durant le court été pyrénéen, s’élancent vers le ciel les grandes pointes de Gourette avec les impressionnantes faces cuirassées de dalles du pic de Ger (2 613 m), les formidables parois rocheuses du Rognon du Ger (2 571 m), l’incroyable aiguille « aux allures dolomitiques » du pic d’Amoulat (2 594 m) ou encore l’élégant pic de la Grande Arcizette (2 513 m).

Image
Image
Image

10. Le refuge de Migouélou par le col d'Hospitalet

Le barrage de Migouélou a été mis en eau en 1959. Le refuge verra le jour quelques années plus tard, en 1971. Il est accessible par un itinéraire direct qui remonte la rive gauche du torrent d’Arriougrand au départ du parking de la Pique d’Aste ou alors par un itinéraire détourné que je vous propose de suivre au départ du lac du Tech. Il remonte les rives fleuries du ruisseau de la Lie, passe par le superbe lac de Pouey-Laün avant de franchir le col d’Hospitalet (2 548 m) et de descendre vers le refuge situé sur la rive droite du lac. L’étendue d’eau est dominée au sud par l’élégant pic Cadier (2 676 m) d’une hardiesse extraordinaire et à l’ouest par une puissante crête avec des sommets bien individualisés – pic des Tourettes (2 771 m), pic de Milhas (2 739 m) et pic de Palada (2 681 m) – séparés par de nombreux cols. Au refuge, la soirée sera magnifique : vous découvrirez une montagne silencieuse, un silence intact, immense ; à l’intérieur de l’abri, vous profiterez d’un moment de convivialité unique autour de la table ; dehors, vous assisterez au spectacle de la lumière : parfois un magnifique coucher de soleil, parfois le simple amenuisement de la clarté, progressif et imperceptible, jusqu’à la complète noirceur. Et surtout, vous vous sentirez à mille lieux d’une terre habitée : c’est l’endroit idéal pour couper avec la vie d’en bas et vivre un moment détaché et libre… Le lendemain, vous rentrerez par l’itinéraire direct.

Image
Image
Image

11. Balaïtous (3 144 m) par le refuge Larribet

Le refuge de Larribet construit à l'initiative du Club Alpin Français de Lourdes-Cauterets est inauguré le 26 octobre 1956 puis rénové et agrandi en 1992. Il doit sa notoriété à la présence toute proche d’une montagne sans équivalent dans les Pyrénées : c’est le mythique Balaïtous (3 144 m) considéré comme l’un des très grands sommets pyrénéens. C’est même le premier « 3 000 » en venant de l’océan. De nombreux pyrénéistes de renom s’y sont frottés et on retrouve leur nom sur les crêtes fortement découpées, les brèches profondes ou encore les aiguilles qui forment ce massif complexe : le cap Peytier-Hossard, le boulevard Packe, la vire Beraldi, la cheminée Charles-Edouard, l'aiguille Cadier, la tour George Cadier, la crête Packe-Russell… Tous ces noms rendent hommage aux premiers montagnards qui gravirent le sommet et plus tard, aux pyrénéistes qui ouvrirent de nombreuses variantes. Je vous propose d’aller gravir ce « monstre fait d’obélisques disloqués et chancelants » en évitant « les nœuds de précipices et les effroyables chaos d’aiguilles » et en réalisant l’ascension de ce pic à l’allure austère et féroce par la voie dite de « la grande Diagonale » qui en l’absence de neige est à la portée de tous montagnards… C’est aujourd’hui la voie « normale ». Elle remplace la voie de la cheminée de Las Néous qui était, il y a quelques années encore, la voie classique du Balaïtous : c’était sans compter sur le net recul du glacier qui rend désormais l’accès bien plus complexe.

Image
Image
Image

12. Les lacs d’Azun par le col des Gisletas

La vallée d’Azun est chère à mon cœur. C’est ici que je viens « m’enfermer » en toutes saisons lorsque j’ai besoin de grand air et de solitude. J’ai une préférence pour l’automne lorsque le vent fait craquer les branches et qu’il y a des feuilles partout couchées sur les cailloux. Je vais tout en haut des collines regarder tout ce qu'Octobre illumine ou je me pose sur les rives des lacs d’altitude. Ils sont nombreux dans le Haut-Azun : le lac du Plaa de Prat qui tend à se combler d’alluvions ; les lacs du Liantran avec leurs « leitès » ou petits abris en pierre, vestiges des « réfrigérateurs » naturels qu’utilisaient les bergers pour conserver le lait ; les lacs de Houns de Hèche peuplés de truites farios et de saumons des fontaines dont je me suis maintes fois régalés et enfin les magnifiques lacs Blanc et Noir de Bassia d’une délicatesse et d’un charme exquis. L’itinéraire propose de découvrir toutes ces merveilleuses nappes d’eau.

Image
Image
Image

13. Autour du refuge Wallon-Marcadau

Paul Édouard Wallon (1821-1895) participa à la cartographie des Pyrénées occidentales et à la fondation du Club Alpin Français. Le refuge construit dans la vallée du Marcadau en 1910 par le Touring Club de France porte son nom de même que le sommet (2 647 m) situé à l’est du refuge sur la crête qui sépare la vallée du Marcadau du vallon de Pouey-Trénous. Ses plans de la bâtisse ont été réalisés par l'ingénieur Falisse qui a donné son nom à un sommet (2 764 m) situé au sud-ouest du refuge. Enfin, le refuge, rénové pour la dernière fois en 2021, a été longtemps tenu par la famille Pantet. Le premier gardien s’appelait Ruben Pantet. Son nom est désormais associé à un sommet peu connu de la vallée, le Ruben Pantet (2 867m) situé à l’ouest du refuge. Les deux itinéraires proposés autour du refuge ne proposent pas de gravir ces sommets mais ils font plutôt la part belle aux lacs de la vallée. C’est d’abord la visite des lacs d’Aratille et de Badète. Ce dernier est certainement l’un des plus beaux de la vallée avec ses îlots rocheux qui émergent à la surface de l’étendue bleutée. C’est ensuite le grand classique de la zone, le fameux « circuit des lacs » qui monte par le lac Nère jusqu’au lac du Pourtet. Le terme Pourtet qui est une variante du mot « port » désigne habituellement un passage, un col ou une brèche. Si l’itinéraire proposé vous conduit au lac, sachez qu’il existe aussi un pic qui culmine à 2 720 m et un col, celui du Pourtet – quel beau pléonasme! – à droite des aiguilles du pic Arrouy. Après le lac du Pourtet, c’est une magnifique descente vers les lacs de l’Embarrat puis sur l'immense plateau de Cayan dominé au sud-ouest par le massif de la Cardinquère et enfin, sur le plateau du Clot juste au-dessus du pont d’Espagne.

Image
Image
Image

14. Les Oulettes de Gaube au pied de la muraille du Vignemale

L’accès aux Oulettes de Gaube est de toute beauté. J’ai noté sur mon carnet : « randonnée à recommander ». Alors je vous livre cette recommandation. C’est d’abord une montée sous le couvert d’une forêt odorante de pins à crochets qui poussent sur des roches calcaires fissurées. C’est ensuite la découverte du lac de Gaube considéré comme l’un des plus beaux lacs des Pyrénées. C’est enfin un parcours au fil de l’eau, le long du tumultueux gave des Oulettes de Gaube et ses belles cascades blanches d’écume, guidé au lointain par le massif du Vignemale. Son apparition depuis la vallée de Gaube « compte parmi les plus grandes émotions pyrénéennes ». Il est formé par un magnifique ensemble de parois et d’arêtes de près de 1 000 m de hauteur, si verticales que la neige ne peut s’y déposer, laissant apparaître, au cœur de l’hiver, des murailles noires. La face nord du Vignemale est fendue d’un seul trait par le célèbre couloir de Gaube dont l’ascension fut tentée et réussie le 6 août 1889 par Henri Brulle, Jean Bazillac, Roger de Monts et les guides de Gavarnie Célestin Passet et François Bernat-Salles après avoir taillé dans la glace près de 1 300 marches. Au pied de cette face nord qui culmine à la Pique Longue avec ses 3 298 m, le refuge des Oulettes de Gaube construit en 1962 pr le Club Alpin Français accueille les randonneurs. Il est le point de départ d’autres journées enchanteresses vers le joli lac de Chabarrou au pied du pic de Chabarrou Nord (2 925 m), beau sommet escarpé à la forme pyramidale entouré de nombreuses pointes rocheuses, vers les laquets secrets d’Estibe Aute blottis dans un univers minéral, vers le refuge « historique » de Baysselance par la hourquette d’Ossoue ou encore vers le col d’Aratille par le col des Mulets…

Image
Image
Image

15. Le col des Gentianes par les lacs d’Estom Soubiran

Je ne peux pas quitter la montagne de Cauterets sans me rendre dans la vallée de Lutour à la fois accueillante, souriante et familiale. Elle doit certainement ces qualificatifs au gave de Lutour qui la parcourt en dégringolant de gradins en gradins pour former, au milieu des pins à crochets, des cascades gracieuses et blanches d’écume jusqu’au lac d’Estom et son refuge construit en 1880. C’était alors une hôtellerie pour les promeneurs avant de devenir plus tard un véritable refuge de montagne. Au-delà du lac d’Estom, je vous recommande fortement de remonter un chapelet de lacs aux formes et aux couleurs variées jusqu’au col des Gentianes. L’un d’eux est le lac d'Estom Soubiran. Le géographe Elisée Reclus rapporte en 1861 à propos de ce lac cette gracieuse légende: « on affirmait autrefois que les fées y apparaissaient parfois sur de légères nacelles aux flancs bleus, à la poupe couverte de lames d’or ». À défaut de fées, profitez de la féerie des lieux...

Image
Image
Image

16. Le Taillon (3 144 m) par la brèche de Roland

« Jusqu’ici vous avez vu des montagnes ; vous avez contemplé des excroissances de toutes formes, de toutes hauteurs ; vous avez exploré des croupes vertes, des pentes de gneiss, de marbre ou de schiste, des précipices, des sommets arrondis ou dentelés, des glaciers, des forêts de sapins mêlées à des nuages, des aiguilles de granit, des aiguilles de glace ; mais, je le répète, vous n’avez vu nulle part ce que vous voyez en ce moment à l’horizon. Au milieu des courbes capricieuses des montagnes, hérissées d’angles obtus et d’angles aigus, apparaissent brusquement des lignes droites, simples, calmes, horizontales et verticales, parallèles ou se coupant à angles droits, et combinées de telle sorte que de leur ensemble résulte la figure éclatante, réelle, pénétrée d’azur et de soleil d’un objet impossible et extraordinaire. Est-ce une montagne? (…) C’est une montagne et une muraille tout à la fois (…) ; c’est Gavarnie. » (Victor Hugo). L’un des meilleurs moyens de profiter de cet exceptionnel Colosseum ou amphithéâtre de la nature est de se rendre au refuge des Sarradets, au pied de la mythique brèche de Roland (2 807 m). C’est un haut-lieu du pyrénéisme et le point de départ de nombreux itinéraires vers les sommets qui couronnent le cirque. L’un d’eux est le Taillon (3 144 m) que je vous propose de gravir. C’est l’un des « 3 000 » les plus accessibles des Pyrénées.

Image
Image
Image

17. Petit Piméné (2 667 m) et Piméné (2 801 m) par le refuge des Espuguettes

Au moment où Russell écrit ses «Souvenirs d’un montagnard» vers 1908, il se souvient de son ascension du Piméné « il y a de cela un demi-siècle!... ». Nous voilà donc en 1858. Russell gravit le sommet par une voie originale, différente de ces prédécesseurs, en traversant du nord au sud les pâturages de Coumélie, et en escaladant, à gauche du pic, « une raillère accablante » avant d’atteindre le sommet. Il reconnaît que « c’est aujourd’hui par l’ouest, et en partant de Gavarnie, que tout le monde fait l’ascension du Piméné : c’est le plus court, plus facile et un cheval peut arriver par-là à une heure du sommet. » L’itinéraire proposé suit cette voie classique au départ de Gavarnie. Elle passe par le plateau de Pailla puis le refuge des Espuguettes qui doit son nom aux petites grottes servant autrefois d’abris aux bergers et enfin, elle s’attaque aux pentes herbeuses raides qui défendent l’accès au Piméné (2801 m), l'un des meilleurs belvédères de la région de Gavarnie.

Image
Image
Image

18. Le refuge et la brèche de Tuquerouye par le cirque d’Estaubé

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, quelques pyrénéistes soutenus par le Club Alpin Français (CAF) souhaitent la construction d'abris à vocation touristique en montagne. Le premier véri-table refuge de montagne apparaît en 1889: c'est le refuge de Tuquerouye construit pour faciliter l'accès au mont-Perdu (3 355 m). Ce refuge en forme d'ogive, avec peu d'ouverture et construit avec les matériaux trouvés sur place est accessible par le couloir de la brèche de Tuquerouye qui fend le cirque d’Estaubé. En 1797, lorsque Ramond de Carbonières fit ses premières tentatives pour gravir le mont-Perdu, ce couloir restait enneigé toute l’année. Aujourd’hui, il dévoile, à la belle saison, sa pente très raide en éboulis dont l’ascension ne présente pas de difficultés techniques. En parvenant à la brèche où se trouve le refuge, on est saisi par le spectacle avec l’apparition brutale de la face nord du mont-Perdu et à ses pieds le magnifique lac Glacé : c’est l'un des plus beaux spectacles des Pyrénées….

Image
Image
Image

19. Bizourtère (2 311 m) par le lac Bleu

Le pic de Bizourtère (2 311 m) offre une vue imprenable sur la vallée de Lesponne dominée par le Montaigu et ses 2 339 m. Son ascension se fait par une magnifique boucle qui constitue un condensé de presque tout ce que l’on peut trouver en montagne: une végétation abondante avec des forêts où les hêtres et les sapins règnent en maîtres incontestés, des pelouses d’altitude où s’épanouissent des fleurs aux couleurs chatoyantes, de magnifiques lacs (les lacs Bleu et d’Ourrec), de tumultueux torrents (le Lhécou et l’Adour de Lesponne) où bondissent de puissantes cascades, un col (le col de Bareilles) avec des horizons enchanteurs et bien sûr, toute une activité pastorale avec des troupeaux, des cabanes et des bergers…

Image
Image
Image

20. Pic de Néouvielle (3 091 m) depuis le lac d’Aubert

Du haut de ses 3 091 m, le pic de Néouvielle est certainement le sommet le plus élégant du massif avec sa silhouette royale aux pentes de granit et ses arêtes finement découpées qui se déploient en de longs tentacules séparant quatre petits cirques modelés par l'érosion glaciaire. Des dizaines de lacs le ceinturent : le bassin lacustre de Maniportet à l’ouest, les surfaces bleutées et étagées des lacs d’Aumar, d’Aubert et des « laquettes » à l’est et enfin, la profonde vallée glaciaire du lac de Cap-de-Long au sud. Tout là-haut, le panorama n’est plus à vanter… Pour y accéder, l’itinéraire proposé suit la voie normale facile et très fréquentée en passant près de la brèche de Chausenque, du nom du premier pyrénéiste à avoir atteint ce magnifique « 3 000 ». C’était le 10 juillet 1847 en présence du guide Bastien Teinturier.

Image
Image
Image

21. Autour du col de Tracens par les vallons de Madamète et Dets Coubous

« D'ordinaire, nous nous déplaçons pour être ailleurs, parce que la monotonie de nos habitudes nous lasse. Nous espérons rajeunir nos sensations, en abandonnant pour quelques semaines ou quelques mois un milieu qui ne nous suggère plus ni plaisirs aigus ni peines attachantes». Au cours de cet été 2024, je me déplace presque à regret tant les lieux visités m’inspirent et méritent que j’y reste plus longtemps. Je quitte les vallons de Bugarret, de Bolou et de la Glère pour les vallons voisins Dets Coubous et d’Aygues-Cluses. Il y a encore des lacs partout. Cet itinéraire visite une dizaine de ces lacs aux formes et aux couleurs extrêmement variées en réalisant une jolie boucle par le col de Tracens. Certains sont « froids en surface mais profonds, tourmentés et vivants en dessous. (D’autres) sont doux et spongieux d'apparence mais leur fond est inerte et imperméable». Tous sont calmes et azurés comme une portion de ciel.

Image
Image
Image

22. Soum de Barroude (2 674 m) et pic de Port-Vieux (2 723 m) par le cirque et les lacs de Barroude

Les cirques sont les formes glaciaires les plus répandues en montagne. Ce sont des enceintes naturelles à parois abruptes, de forme circulaire ou semi-circulaire, aux dimensions très variées. Ils sont les témoins des différents épisodes glaciaires qui ont façonné le paysage pyrénéen. Le cirque de Barroude en est un bel exemple. Il est formé à l’ouest par une impressionnante muraille avec de nombreuses pointes comme le Gerbats (2 904 m), le Petit Pic Blanc (2 957 m), le Heid (3 022 m) ou encore le Troumouse (3 085 m). À leurs pieds, s’étalent de magnifiques lacs. Pour apprécier pleinement le spectacle, je vous propose de gravir deux sommets plus modestes – le soum de Barroude (2 674 m) et le pic de Port-Vieux (2 723 m) – qui de par leurs positions un peu en retrait, offre une belle vue sur cette muraille.

Image
Image
Image

23. La montagne de Caillauas par la gorge de Clarabide et le refuge de la Soula

Vers 1965, un des bâtiments qui servait à loger les familles des ouvriers lors de l’aménagement hydroélectrique de la vallée, est devenu un refuge de montagne: il porte désormais le nom de refuge de la Soula. C’est le point de départ de grandes courses vers des sommets mythiques qui ont été explorés par les pyrénéistes du XVIIIème siècle: ainsi, Russell et Haurillon réalisèrent la première ascension des Gourgs-Blancs (3 129 m) en 1864 alors que Schrader et Passet atteignirent le sommet du Bachimale (3 177 m) en 1877. Le pic Gourdon (3 034 m), tout proche, fut baptisé ainsi en reconnaissance aux « services rendus aux Pyrénées » par Maurice Gourdon pour ses découvertes, ses photos (il se déplaçait souvent avec une encombrante chambre photographique), ses dessins et ses peintures. À partir du refuge de la Soula, l’itinéraire proposé permet de découvrir un magnifique lac tout bleu au pied de quelques sommets tentateurs...

Image
Image
Image

24. Tusse de Montarqué (2 889 m) par les refuges d’Espingo et d’Arlaud

Au-dessus du lac d’Oô, on découvre le cirque d’Espingo, véritable concentré des Pyrénées avec des pelouses alpines verdoyantes au pied de hauts sommets grisonnants, des torrents fougueux qui s’apaisent dans de magnifiques lacs, des brebis qui s’étirent en de longues traînées blanches sur les hauteurs et un refuge accueillant… Plus haut, entre un sentier superbement pavé et de vagues cheminements, vous atteindrez le lac du Portillon et le refuge Jean Arlaud avant de grimper sur le vaste plateau de la Tusse de Montarqué (2 889 m). La situation géographique de cette montagne en plein centre du cirque du Portillon offre aux randonneurs qui la gravissent une vue phénoménale à 360° sur tout un ensemble de pics hautains, farouches et redoutables avec leurs grandes parois noires et grises. On compte treize principaux sommets à plus de 3 000 m dont le Perdiguère, le point culminant de la Haute Garonne avec ses 3 222 m. Un véritable régal !

Image
Image
Image

25. Les lacs Bleu, Charles et Célinda par le col de Pinata

Cet itinéraire, c’est d’abord une montée rude vers le refuge Maupas (sans jamais l’atteindre !) face à l’imposant cirque des Crabioules. C’est ensuite un magnifique sentier en balcon qui offre de vastes panoramas sur le Luchonnais et permet de visiter les lacs Bleu et Charles, blottis au pied de la crête frontière. C’est enfin une progression tranquille jusqu’à la belle étendue d’eau du Célinda dominé au sud par le sommet tricéphale du pic d’Estauas (2 754 m) avant une descente par le vallon pastoral du col de Pinata. C’est au final un itinéraire varié à souhait qui se prête à la contemplation. Vers le nord-est, c’est la crête de la Serre des Cabales qui offre quelques pics secondaires débonnaires dans un écrin de verdure. Au sud-est, c’est une sente discrète qui remonte un petit vallon jusqu’au lac du Port-Vieil posé au pied de l’imposante face nord du Mail Pintrat (2 851 m). Vers le sud, au-dessus du lac Charles, ce sont les pointes d’aspect farouches du Mail Barrat (2 986 m) et du Mail Planet (2 942 m) qui cachent à leur pied le surprenant lac Planet (2 807 m), peut-être le plus haut des Pyrénées. À l’ouest, c’est le cirque des Crabioules qui s’étire du Grand Quayrat (3 060 m) au pic de Maupas (3 109 m) au-dessus des gorges d’Enfer et barre l’horizon. Cette randonnée est une invitation à en faire plein d’autres…

Image
Image
Image

26. Le port de Vénasque par les lacs de Boums du Port et le refuge de Vénasque

Depuis des siècles, les voyageurs se sont rués vers le port de Vénasque, antique voie de passage frontalier. Tous avaient leurs raisons: des brigands espagnols volèrent l’orgue de l’église de Luchon en 1708 et réussirent à la transférer par le port à Venasque; Flaubert y passa en 1840: peut-être y cherchait-il Mme de Bovary! Aujourd’hui, ce sont les randonneurs qui montent vers le port. Pour certains, c’est l’objectif final d’une randonnée déjà très belle avec la montée dans le vallon de Penjat, la découverte des lacs de Boums du Port, « on les croirait remplis de saphir liquide tant leurs eaux paraissent bleues » et enfin, la vue incroyable au sud sur les deux colosses pyrénéens, le pic d’Aneto (3 404 m), le point culminant de toute la chaîne et le pic des Posets (3 355 m). Le premier fut gravi en 1842 par un voyageur et explorateur russe Platon de Tchihatcheff; le deuxième, quelques années plus tard, en 1856 par Halkett, Redonnet et Barrau. Si vous n’avez pas eu votre ration quotidienne de dénivelée positive en parvenant au port, n’hésitez pas à gravir sur votre droite le pic de Sauvegarde (2 738 m) en une petite heure. Le panorama qu’il offre est encore plus prodigieux.

Image
Image
Image

27. Montcalm (3 077 m) par le refuge de l’Etang de Pinet

Là-bas, le temps est occupé au repos, à la contemplation et aux menues jouissances. Là-bas, l’espace est « une paillasse où précipiter ses désirs de liberté, de silence et de solitude. Un champ expérimental où s’inventer une vie ralentie. » Là-bas, au cœur de la montagne ariégeoise, vous serez accueilli par Marion, la gardienne du refuge de l’Étang Pinet construit en 1992. Pour elle, « la montagne c'est aussi une histoire de transmission d'expérience et de valeur. Elle nous apprend la rigueur, l'autonomie, la solidarité, le respect, l'amitié, des valeurs dont les refuges sont le reflet et que je l'espère on ramène un peu avec soi en bas... ». Là-bas, où tout est sauvage, c’est aussi le royaume des derniers « 3 000 » à l’est de la chaîne avant que celle-ci ne descende progressivement vers la mer Méditerranée. Ces sommets sont le Montcalm (3077 m), «entièrement français, brave et pacifique, à la croupe rougeâtre ; le pic du port de Sullo (3072 m), un peu plus fier à l’éboulis abondant et l’élégante Pique d’Estats (3143 m) à la crête plus aérienne et plus grisonnante». Le Montcalm que je vous propose de gravir par sa voie normale présente la particularité d’être le plus vaste des Pyrénées. Selon Pierre Soubiron, écrivain pyrénéiste du début du siècle dernier, « on pourrait y faire manœuvrer une compagnie d’infanterie »!

Image
Image
Image

28. Cour Vic (2 120 m) au cœur du Couserans

Gravir le Cour Vic (2 120 m) et ses sommets satellites, c’est d’abord s’offrir un panorama incomparable sur les montagnes du Couserans, notamment sur la muraille des Cuns d’Aula fendue de couloirs tentateurs parcourus l’hiver par quelques intrépides et sur l’impressionnant versant est du mont Valier et son glacier d’Arcouzan en fin de vie. C’est aussi découvrir le vert des estives de la cabane d’Areau et celui, « moins naturel » du lac du même nom dont les eaux se sont teintées d’un vert inhabituel : cette couleur serait liée à la présence massive de vairons qui se nourrissent du zooplancton constitué de crustacés microscopiques dont le rôle est de manger les algues. Sans zooplancton, les algues vertes prolifèrent et l’eau verdit…

Image
Image
Image

29. L'étang Fourcat par l'étang d'Izourt

Entre 1937 et 1940, 387 travailleurs furent recrutés et affectés à l’aménagement hydroélectrique d’Izourt. Le 24 mars 1939, à 7h30 précises, « telle une onde sismique, une sourde et herculéenne détonation ébranla la montagne, faisant frémir le site aussitôt englouti par un tsunami de poudreuse dévastateur ». Deux bâtiments, fragilisés par le poids de la neige accumulée et balayés par ces puissantes rafales de vents, s'effondrèrent… À la fin de la journée, le bilan était terrible : 27 morts – beaucoup d’ouvriers étaient décédés dans leurs lits – et 25 blessés plus ou moins graves. En passant près de l’étang d’Izourt, vous verrez les ruines des bâtiments et une croix qui rappelle la tragédie. Au-delà de l’étang, le sentier s’élève jusqu’aux étangs Fourcat, d’abord l’étang inférieur puis le supérieur sur les rives duquel a été construit un refuge. C’est l’un des plus isolés de l’Ariège : 4h30, 18,1 km et 1 648 m de dénivelée positive cumulée pour y parvenir. Voilà pour la statistique ! Pour le reste, ce n’est que beauté…

Image
Image
Image

30. Le pic de Bésineilles (2 632 m) par le refuge des Bésines

Refuge des Bésines au cœur d'un site à la fois minéral et boisé, à la frontière entre l'Ariège et les Pyrénées-Orientales. Il est 19 heures. Les aliments convenablement conservés ont été cuisinés par les gardiens Sandrine et Philippe Bringay. Ce soir, au menu, ils vous proposent : soupe de vermicelle, sauté de porc de Saint-Girons, « une recette améliorée depuis 15 ans », fromage et crème au chocolat. Le repas est toujours un moment convivial d’échanges et de partage. Les gardiens vanteront certainement la position géographique du refuge particulièrement favorable pour la découverte des hautes terres catalanes, en randonnée pédestre ou même à ski en hiver. La proximité de nombreux lacs, comme l'étang des Bésines ou l'étang du Lanoux, en fait un paradis des pêcheurs. « Que vous soyez randonneur, pêcheur, grimpeur, curieux de belles montagnes, nous saurons vous accueillir chaleureusement et contribuer à un moment précieux d'échange avec la montagne. Vous pourrez ensuite repartir sur le GR 10, le GR 107 (chemin des Bonhommes) ou le tour des Perics » ou encore gravir un imposant sommet – le pic de Bésineilles – qui, du haut de ses 2 632 m, offre une belle vue plongeante sur la vallée des Bésines.

Image
Image
Image

31. L’estany de Baix

L’itinéraire longe la rive occidentale du lac des Bouillouses sous le couvert d’une forêt odorante de pins aux troncs convulsés, remonte un vallon discret le long d’un fougueux torrent qui dégringole en petites cascades blanches d’écume et atteint un chapelet d’étangs de toute beauté.

Image
Image
Image

32. Petit Peric (2 690 m) et Puig Peric (2 810 m)

À plusieurs reprises, dans vos déambulations entre la Haute-Ariège et les Pyrénées-Orientales, vous avez pu lire sur les panneaux l’inscription « Tour des Péric ». Il s’agit d’un itinéraire en boucle sur quatre jours qui gravitent autour des pics Péric : partout, éclatent le vert des pelouses, les bleu tout en nuance des lacs d’altitude qui reflètent l’azur du ciel des Pyrénées-Orientales puis le gris du minéral des sommets. Aujourd’hui, je vous propose de gravir ces deux majestueux sommets – Petit Peric (2 690 m) et Puig Peric (2 810 m) – en empruntant un itinéraire qui va vous faire passer de merveille en merveille.

Image
Image
Image

33. Gorges et vallon de la Carança depuis Thuès-Entre-Valls

L’estany Negre, petite étendue d’eau blottie au pied des pics de la Vache, à 2 505 m d’altitude, donne naissance à la rivière de la Carança. Alimenté par les eaux des hauts sommets catalans, cette rivière dévale les pentes et cascade bruyamment avant de se jeter, après un parcours de 15,3 km, dans le fleuve de la Têt à Thuès-Entre-Valls. Dans la partie basse de son parcours, elle a creusé un canyon appelé gorges de la Carança qu’un sentier aménagé parcourt en empruntant sans arrêt des échelles en fer, des passerelles et des vires aériennes équipées de câbles pour rassurer les plus hésitants. Le décor est grandiose entre les failles étroites, hautes et lugubres, les murailles verticales et les crevasses spectaculaires. Si la rivière descend à vive allure, vous devrez monter à votre rythme car c’est une montée longue et rude pour profiter pleinement de ce spectacle géologique impressionnant et remonter le fond du vallon jusqu’au refuge de la Carança. C’est un refuge rustique, « à l'ancienne », loin du bruit et de la foule que même les SMS et autres messageries instantanées transitant par Internet n’atteignent pas… Il y a de quoi manger, une rivière pour se laver, du silence et de l’espace…

Image
Image
Image

34. Le massif du Madres par le vallon de la Castellane

Situé aux confins de l'Aude et des Pyrénées Orientales, entre le Capcir et le Conflent, le massif du Madres est un chaînon un peu isolé que je vous propose de visiter en remontant le joli vallon boisé de la Castellane. Passé le couvert des arbres, éclatent le vert des pelouses et le gris minéral du cirque de Madres où vous apercevrez peut-être des isards et des mouflons. Le parcours le long du torrent de la Castellane et les ascensions du pic de Madres (2 469 m) et de ses trois satellites – le roc Nègre (2 459 m), le Malpas (2 372 m) et le pic de Bernard Sauvage (2 423 m) – parachèvent le tableau idyllique de ce massif encore relativement peu fréquenté.

Image
Image
Image

35. Le pic du Canigou (2 784 m)

Le pic du Canigou est occupé par une croix enveloppée de drapeaux catalans, une table d’orientation haute en couleur et un parchemin peint sur une pierre avec cette inscription : « … la tempête, les bourrasques, la haine et la guerre ne pourront pas terrasser le Canigou ni insulter les Pyrénées altières ».

Image
Image
Image

36. Lac de la Muvrella par les cols de Stagno et de Muvrella

Les gorges sauvages de l’Asco qui abritent de nombreuses piscines naturelles s’étirent sur neuf kilomètres entre les villages de Moltifao et d’Asco. Une valeur sûre pour se baigner « reste le pont génois qui n’a pas bougé depuis le XVème siècle ! Ici, la rivière a creusé une longue et profonde piscine dans un resserrement rocheux. En aval, une vasque encore plus grande permet aussi moult jeux aquatiques dans l’eau d’un bleu cristallin». Au-delà du village d’Asco, la route remonte une magnifique vallée couverte de pins laricios jusqu’à la petite station de ski du Haut Asco, située au pied de falaises taillées dans le granit et dominées par d’imposants sommets reliés les uns aux autres par des crêtes déchiquetées. C’est le point de départ de l’itinéraire proposé qui franchit deux cols et offrent des vues spectaculaires sur la vallée de Taïta, le massif du Cinto et même la baie de Calvi et la mer Méditerranée. Il atteint ensuite le petit lac vert de Muvrella entouré d’aulnes et de projections volcaniques aux couleurs variées.

Image
Image
Image

37. Mont Cinto (2 706 m) par le lac Cinto

En Corse, tous les lacs d’altitude ont une origine glaciaire. Certains sont situés dans des vallées en auge, d’autres dans des cirques. Des travaux de datation au carbone 14 ont permis d’estimer l’âge des sédiments les plus profonds de ces lacs et d’en déduire ainsi leurs âges. Tous auraient moins de 14 000 ans. S’ils ont le même âge, ils sont très différents par leur superficie, leur profondeur ou encore la transparence et la couleur de leurs eaux. Les plus profonds sont le Capitello (42 m), le Rotondo (35 m) et le Bastani (24 m). Les plus grands sont le Rotondo (7,4 ha), le Nino (6,5 ha) et le Mélo (6,2 ha). Le plus élevé est le Galiera, perché à 2 440 m d’altitude. Les plus fréquentés sont le Melo et le Creno, peut-être parce que ce sont aussi les plus proches des terminus routiers… Le lac de Cinto accessible depuis le refuge non gardé de l’Erco en traversant une zone rocheuse constituée de rhyolites de couleur rouge a la particularité d’être au pied du mont Cinto qui avec ses 2 706 m est le point culminant de l’île de Beauté. C’est Édouard Rochat qui réalisa le 6 juin 1882 sa première ascension touristique connue par le versant sud. Avec l’itinéraire proposé, vous visiterez le lac et gravirez ce sommet emblématique.

Image
Image
Image

38. Lac de Nino par les bergeries de Colga

Lorsqu’on débouche au col de la Stazzona, la découverte du lac de Nino avec sa ceinture de potamots est un émerveillement. Tout autour, s’étendent de magnifiques pelouses vertes où pâturent quelques animaux domestiques au milieu des pozzines : tout est disposé, suffisant.

Image
Image
Image

39. Lacs de Melo et de Capitello depuis les bergeries de Grotelle

Depuis le village de Corte, une petite route étroite et sinueuse remonte une vallée au relief accidenté, traversée par la rivière de la Restonica de couleur azur. Jusqu’à sa source située au lac de Melo à 1 711 m d'altitude, il y a près de dix-huit kilomètres de paysages variés: d’abord, une ample vallée ouverte entre la pointe de Zurmulu (936 m) et la pointe de Corbo (802 m); ensuite, un resserrement géologique où la rivière gronde dans des gorges encaissées en formant des cascades et des piscines naturelles d'eau cristalline et azurée; puis, au-dessus de la rampe qui suit le pont de Tragone, la forêt de Restonica avec ses châtaigniers et ses résineux; et enfin, dominant les bergeries de Grotelle, les crêtes déchiquetées des sommets imposants de la montagne corse qui se reflètent dans deux magnifiques lacs. Ce sont les lacs de Melo et de Capitello qui se superposent au fond de la vallée de la Restonica. Dans une telle configuration, c’est toujours le lac supérieur qui est le plus profond. L’itinéraire proposé visite ces deux joyaux de l’île de Beauté.

Image
Image
Image

40. Lac de Creno depuis Soccia

Le lac de Creno est le plus bas des lacs corses de montagne. Dans les années 1960, la construction d’un petit barrage a suffisamment élevé le niveau du lac de Creno pour asphyxier les racines et entraîner la mort de la première ceinture de pins laricio. Les arbres sont tombés dans le lac et l’ont à leur tour partiellement asphyxié, l’enrichissement en matière organique entraînant un fort déficit en oxygène. Devant ce constat alarmiste, le Parc Naturel Régional (PNR) de Corse a décidé de nettoyer le lac en éliminant le bois mort et de limiter sa côte maximale pour préserver la richesse floristique des pelouses qui le bordent. Ces pelouses sont notamment l’une des rares zones insulaires du droséra, une plante carnivore remarquable dont les fleurs et les feuilles équipées de larmes gluantes, scintillantes et colorées abusent mouches, moustiques et autres invertébrés volants qui se retrouvent rapidement englués dans ce piège mortel. Depuis les années 1990, une autre espèce ravit les randonneurs de passage : ce sont les magnifiques nénuphars qui étalent leurs belles fleurs roses et blanches à la surface de l’étendue d’eau.

Image
Image
Image

41. Mont d'Oro (2 389 m) par le vallon de l’Agnone

C’est d’abord une large piste à l’ombre des pins laricio. Elle mène aux cascades des Anglais, nom donné à un regroupement de petites cascades et de vasques naturelles au XIXe siècle après que des officiers Anglais de la reine Victoria s’y soient baignés pour profiter de ses vertus diurétiques. C’est ensuite un sentier pierreux qui remonte le vallon de l’Agnone au milieu de roches moutonnées et de dalles polies par les glaciers. Ce vallon, au cœur du plus petit des massifs de haute altitude, est dominé par des pointes, des aiguilles escarpées et de fières pyramides. C’est enfin le col de Porco (2 175 m) qui domine le vallon secret des lacs d’Oro au cœur d’un joli cirque glaciaire et surtout, après une belle ascension, le mont d’Oro (2 389 m) qui offre un panorama sublime sur tous les sommets de Corse et sur la mer Méditerranée avec les îles de l’archipel toscan et la côte italienne. Ici, tout est beauté et cette beauté est l’œuvre des glaciers…

Image
Image
Image

42. Mont Renoso (2 352 m) par le lac de Bastani

Ghisoni est un petit village niché au fond d’une profonde vallée boisée. C’est le point de départ de randonnées remarquables vers le col de Sorba couvert d’une forêt de pins laricio abritant une grande variété d’oiseaux, vers le défilé des Strette où le fleuve a sculpté des gorges étroites encadrées d’à-pic de près de 300 mètres ou encore vers le magnifique lac de Bastani dominé par le mont Renoso (2 352 m). Au début du siècle dernier, les eaux du lac de Bastani prenaient des teintes bleutées. Aujourd'hui, elles apparaissent vertes en raison de la prolifération d'algues filamenteuses qui serait due à l'apport d'azote par la pluie. « Cet azote serait lui-même la conséquence des rejets industriels du nord et de l'est de l'Europe. » Le lac est donc un indicateur de la dégradation de l’environnement et un révélateur de l’interdépendance des milieux. Au-delà du lac de Bastani, vous grimperez pour atteindre une large crête au sol lunaire qui mène au mont Renoso dont la tête rocheuse offre une vaste vue panoramique sur la montagne corse et des vues plongeantes de toute beauté sur les lacs de Bastani et de Nielluccio.

Image
Image
Image

43. La découverte des « pozzi » par les bergeries des Pozzi

L’itinéraire proposé part du col de Verde, rejoint la vallée de Marmano qui abrite quelques sapins géants et traverse le magnifique plateau des pozzines. C’est certainement l’un des plus beaux ensembles de pozzines de la Corse. Il est situé sur le versant sud du Renoso et constitué de petites mares de tailles et de profondeurs variables, séparées par des pelouses gorgées d’eau. Le terme de « pozzines » a été introduit pour la première fois par le botaniste John Briquet en 1910: « Les localités alpines où la tourbière est trouée de mares profondes sont désignées par les habitants sous le nom de pozzi (puits); nous avons tiré de ce dernier terme le mot pozzine par contraction : pozz[i formation alp]ine ». Ceux qui souhaitent aller plus loin se laisseront guider vers le col dit Boca de la Calle pour découvrir le lac de Vitalaca niché au fond d’une vallée en auge, très sauvage. Le sable et les graviers fournis par les sommets alentours contribuent au comblement progressif du lac. Désormais, il n'occupe qu'une petite partie du cirque glaciaire. Le retrait de l'étendue d'eau a laissé place à des pelouses et également des pozzines...

Image
Image
Image

44. Le Bout du Monde dans la réserve naturelle de Sixt-Fer-à-Cheval

Dans la vallée du Giffre, le cirque du Fer-à-Cheval, le plus grand des Alpes, forme un hémicycle calcaire de 4 à 5 km, avec des parois hautes de près de 700 m d’où jaillissent, au mois de juin, plus de trente cascades. S'étageant de 900 m à 3 096 m d'altitude au Mont Buet, la diversité des milieux naturels favorisent l’implantation d’une grande variété d’animaux et de fleurs. Profitant des zones difficiles d’accès, des chamois, des bouquetins, des cerfs, des chevreuils, des lagopèdes et même des grands tétras parcourent le cirque. Partout, entre les falaises, les pelouses alpines, les lapiaz, les forêts ou encore les glaciers, s’épanouit une flore extrêmement diversifiée avec notamment plusieurs espèces d'orchidées dont la magnifique Cypripedium calceolus. Elle possède les fleurs les plus grandes parmi les orchidées européennes. Colorées de jaune clair, de vert et de marron rougeâtre, accentuées par un beau feuillage, elles ont la forme d’un petit sabot d'où elle tire son nom populaire de sabot de vénus.


45. Le lac Blanc par le col des Montets

Sous un ciel bleu, le lac Blanc situé dans le massif des aiguilles Rouges est réputé pour ses eaux turquoise. Posé près de l’étendue d’eau, à l'abri d'un contrefort rocheux, un refuge aux pierres grises et aux volets marron accueille tous les soirs une quarantaine de randonneurs. Ils sont venus assister au spectacle du couchant lorsque les derniers rayons de soleil embrasent les sommets d’une lumière orangée et les nuages flamboient dans un ciel incandescent en virant au rose, au saumon puis à l’orange pâle. Face à eux, plein sud, c’est un véritable décor de carte postale avec tous les pics et toutes les aiguilles mythiques du massif du Mont-Blanc dont les flancs escarpés accentuent encore leur extraordinaire verticalité. Les Drus, la Verte, les Grandes Jorasses, les aiguilles de Chamonix ou encore le Mont-Blanc offrent un spectacle silence et lumière dont on ne se lasse pas...


46. Les chalets et le refuge de Loriaz par la Côte du Nant

Juste derrière le col des Montets, blotti entre le Pays du Mont-blanc et la Suisse, se trouve une vallée méconnue, presque oubliée. C’est la vallée de Vallorcine avec son village central et ses hameaux disséminés sur les flancs de montagnes qui semblent garder la chaleur des mains de ceux qui les ont construits. Véritable écrin de verdure, elle révèle toute sa beauté sous le doux soleil de l’automne lorsque les forêts s’enflamment dans une dernière fête avant que les journées courtes et grises de l’hiver ne l’enveloppent d’une épaisseur glacée. C’est la saison idéale pour réaliser de belles randonnées jusqu’aux portes de la Suisse, des réserves naturelles des aiguilles Rouges ou encore du vallon de Bérard. L’itinéraire proposé monte vers les anciennes écuries d’alpage des chalets de Loriaz.

Image
Image
Image

47. La mer de glace par le chemin du Montenvers et la montagne de Blaitière

« Le Mont Blanc, la vallée de Chamonix, la Mer de glace et toutes les merveilles de ce merveilleux endroit sont au-dessus et au-delà des espoirs les plus insensés. Je ne puis rien imaginer dans la nature de plus stupéfiant et de plus sublime. Si j'avais à écrire quelque chose maintenant, je divaguerais complètement, tant sont prodigieuses les impressions qui bouillonnent en moi ». L’auteur de ces phrases, James Forester, était notamment charmé par le glacier de la Mer de glace. Aujourd’hui, il a une longueur de 7 km (sans compter les glaciers d’alimentation), une largeur entre 700 et 1 950 m, une superficie de 40 km2, une épaisseur de glace moyenne de 200 m (avec un maximum excédant 300 m). Voilà pour la statistique ! Ceux qui s’y aventureront verront des bédières (petits torrents à la surface du glacier), des moulins (puits taillés dans le glacier)… et de la glace avec des bulles de toutes tailles provenant de l’air qui n’a pas pu s’échapper lors de la transformation de la neige… Mais la légendaire Mer de glace pourrait rapidement devenir une mer de cailloux tant elle fond à un rythme effréné sous l’effet du réchauffement climatique...


48. Le lac de Roselend par le Biolley et le Treicol

Ici, c’est le « Petit Tyrol Français » ou encore le jardin de l’explorateur-écrivain Frison Roche. Ici, c’est « le Pays aux Mille Chalets » avec leurs « ancelles* » sur les toits, leur habitation à l’étage, leur étable de plein pied et leur grande cheminée! Ici, c’est un espace montagnard aux traditions pastorales ancestrales, un massif préservé entre lacs, forêts, alpages et sommets. Ici, c’est le pays de la Pierra Menta, un sommet mythique malgré son altitude modeste (2 714 m) devenu célèbre par l’illustre course de ski-alpinisme qui porte son nom. Ici, c’est un plan d’eau retenu par le plus esthétique des barrages de Savoie avec sa voûte à double courbure et à contreforts. Ici, c’est tout simplement le magnifique lac de Roselend dans le massif du Beaufortain. L’itinéraire proposé fait le tour de cette magnifique étendue d’eau posée sur un écrin de verdure couvert de fleurs chatoyantes.


49. Le col de la Vanoise au pied de la Grande Casse

Le parc national de la Vanoise est le deuxième plus grand massif glaciaire de France derrière celui du Mont-Blanc, même si la surface de ses glaciers s’est considérablement réduite depuis 1850 et la fin du Petit Âge de Glace. Actuellement, les glaciers blancs couvrent 93 km² tandis que les glaciers rocheux ont une surface totale de 18 km². Les paysages qu’ils offrent attirent chaque année de nombreux randonneurs et alpinistes au cœur du parc. Ils peuvent y découvrir le glacier de Gébroulaz dans le vallon du Saut qui est le plus long du massif avec ses 4,4 km, le glacier des Évettes adossé au majestueux cirque éponyme que dominent les cimes de l'Albaron (3 627 m) et de la Petite Ciamarella (3 504 m), son voisin immédiat, celui du Grand Mean avec son joli lac glaciaire ou alors celui des Grands Couloirs au pied de la Grande Casse (3 855 m) que je vous propose d’observer depuis le col de la Vanoise par cet itinéraire.


50. La Dent de Crolles (2 062 m) dans le massif de la Chartreuse

Le massif de la Chartreuse, situé sur la rive droite de l’Isère, tire son nom de "cartusia", littéralement "lieu difficile et inhospitalier" où saint Bruno et six de ses compagnons se sont retirés en 1084 pour y fonder le célèbre monastère. La Chartreuse est le plus petit, le moins élevé et l’un des plus humides de tous les massifs des Pré-alpes du Nord. La moitié de sa superficie est boisée et les sous-bois regorgent de plantes et de fleurs: parmi elles, citons l’Aconit tue loup, grande plante vivace très toxique avec de longues grappes de fleurs jaune pâle, l’épilobe à feuilles étroites avec ses fleurs roses arrangées en une longue grappe, le Silène enflé, une plante très mellifère qui plaît beaucoup aux papillons ou encore la Gentiane acaule, l’Orobanche réticulée, la Vergerette des Alpes… Certaines d’entre-elles entrent peut-être dans l’élaboration de l’élixir végétal de la Grande-Chartreuse dont la production se perpétue depuis 1737 dans le plus grand secret... Une autre délice du massif, ce sont ses sommets calcaires caractéristiques bien individualisés comme la magnifique Dent de Crolles (2 062 m) que cet itinéraire gravit.


51. Col de la Pra par le lac du Crozet

Aristide Bergès a marqué l’histoire de la vallée du Grésivaudan au XIXe siècle. En 1889, cet industriel papetier et ingénieur hydraulicien fait la promotion de la force hydraulique alpine lors de l’exposition universelle à Paris : « Les glaciers des montagnes peuvent, étant exploités en forces motrices, être pour leur région et pour l'État des richesses aussi précieuses que la houille des profondeurs. Lorsqu'on regarde la source des milliers de chevaux ainsi obtenus et leur puissant service, les glaciers ne sont plus des glaciers ; c'est la mine de la houille blanche à laquelle on puise, et combien préférable à l'autre. » Dans le massif de Belledonne où il s’installe, il exploitera l’eau des montagnes et contribuera grandement au développement économique et touristique de la région. L’hydroélectricité est née à Lancey et les stations thermales d’Allevard et d’Uriage ont acquis une réputation nationale pour le traitement des maladies respiratoires non contagieuses. L’itinéraire proposé est une invitation à découvrir quelques-uns des travaux entrepris par Aristide Bergès dans un cadre montagnard de toute beauté, notamment le lac du Crozet, un lac à «débordement» comme on en voit rarement... L’itinéraire attire aussi les randonneurs pour le large panorama qu'il offre sur la vallée du Grésivaudan et sur le massif de la Chartreuse avec sa majestueuse Dent de Crolles…

Image
Image
Image

52. Gran Van (2 448 m) et Grand Sorbier (2 526 m) par les lacs Roberts

Le massif de Belledonne domine au nord-ouest la ville de Grenoble, la rivière de l’Isère (affluent du Rhône) et fait face au massif des Bauges et au bastion de la Chartreuse par la large vallée du Grésivaudan. Long de 60 km et large de 10 km, il est divisé en trois grands ensembles : la chaîne de Belledonne limité au sud par la vallée de la Romanche et au nord par le Pas de la Coche (elle culmine au Grand pic de Belledonne, 2 977 m), la chaîne des Sept Laux jusqu’au col de la Croix (elle culmine au Rocher Blanc, 2 927 m) et enfin, la chaîne d'Allevard jusqu’à la vallée de l'Arc (elle culmine au Puy Gris, 2 908 m). L’itinéraire proposé qui couvre la chaîne de Belledonne est de toute beauté. C’est d’abord une descente sur les rives fleuries des lacs Roberts. Ce sont ensuite des progressions vers le Gran Van (2 448 m) et/ou le Grand Sorbier (2 526 m) dans des univers minéraux où les pics se dressent en reliefs tabulaires inclinés ou en aiguilles aux profils inquisiteurs. Le site est sauvage et la rencontre avec les bouquetins ne prend pas ici des allures exceptionnelles…

Image
Image
Image

53. Lac du Lauvitel depuis la Danchère

L’itinéraire longe le ruisseau du Lauvitel qui cascade bruyamment au milieu d’une forêt humide où se plaisent les formations végétales de hautes herbes telles la Barbe de Bouc ou encore le lis martagon dont les fleurs roses violacées s’observent facilement au milieu de toutes les nuances de verts. Plus haut, il atteint le lac du Lauvitel. Voilà un beau pléonasme puisque « Lau Vitel » signifie le lac en patois. Son niveau peut varier de plus de 10 m sur une année et avec une superficie de 35 hectares, il est le plus grand lac naturel de l’Oisans! A l’extrémité sud de cette magnifique étendue d’eau, se trouve la Réserve intégrale du Lauvitel, une réserve unique en France, créée en 1995. Le Parc National des Écrins en est le gestionnaire. Espace soustrait à l’activité humaine quotidienne, cette « super » réserve naturelle sert à étudier la nature en dehors des interventions directes de l’homme. Les seules activités qui s’y déroulent sont des travaux scientifiques d’inventaires, de mesures, de comptages, de constats et de suivis. Son but : être un territoire de référence comparable à des milieux semblables supportant des activités pastorales, forestières ou touristiques. L’idée de sanctuariser des étendues de la Terre où la vie se perpétuerait sans les hommes me paraît poétique…

Image
Image
Image

54. Le tour des pics de Combeynot par le refuge de l’Alpe de Villar-d’Arêne

Cet itinéraire en boucle sur trois jours gravite autour des pics de Combeynot : il remonte le vallon du Petit Tabuc au milieu des mélèzes ; il visite les magnifiques lacs du glacier d'Arsine récemment créés par la fonte du glacier d'Arsine et séparés par une moraine ; il traverse le vallon pastoral de l’Alpe de Villar-d’Arêne qui ressemble à d’immenses marches d’escalier avec une alternance de zones où l’ancien glacier a creusé profondément le terrain tendre et d’autres où il n’a raboté que superficiellement la roche cristalline très dure ; il longe la Romanche dans un cadre montagnard tellement enchanteur que le cours d’eau s’y attarde en décrivant de longs méandres ; il monte vers le refuge et le lac du Pavé entouré de pics tentateurs comme ceux des Cavales, du Pavé et du Gaspard ; il emprunte « le sentier des crevasses » pour rejoindre le mythique col du Lautaret ; enfin, il longe la Guisane en passant par les villages du Lauzet et du Casset où le cours d’eau entraînait, jusqu’à la moitié du XXe siècle, trois jeux de meule dans un moulin : les céréales telles que l’orge et le seigle, produits sur place, ou le blé, acheté plus bas dans la vallée, étaient moulus pour produire différents types de farines utilisés pour le pain, les gâteaux et la soupe. Dans ce périple de toute beauté et varié à souhait, pour que vos nuits soient aussi belles que vos journées, vous disposerez tous les soirs du refuge confortable de l’Alpe de Villar-d’Arêne…

Image
Image
Image

55. Le plateau d’Emparis par les lacs Lérié et Noir

Ce n’est pas un hasard si les étudiants géologues et minéralogistes de Grenoble viennent sur le plateau d’Emparis faire leurs classes. « On y trouve une concentration de multiples formes et paysages géologiques : socle cristallin et couverture sédimentaire, synclinaux et failles, érosion glaciaire et torrentielle, tourbière d’altitude et source pétrifiante, glissements de terrains et éboulis… Au nord, l’alpage ponctué de chalets couvre les croupes sédimentaires. La vaste cuvette humide est parcourue par les méandres du Rif Tort. Au sud, les ressauts du rebord cristallin enserrent une kyrielle de petits lacs permanents ou temporaires. Les ruisseaux se font torrents puis cascades pour dévaler les à-pics déchiquetés par l’érosion et rejoindre la Romanche mille mètres plus bas ». Si le plateau attire les étudiants géologues, il attire également les randonneurs qui se plaisent à déambuler sur ses pelouses aux allures de steppes et de toundra arctique. Son nom d’origine celte viendrait de « par » qui signifie « exposé au soleil » : ce plateau est en fait le balcon ensoleillé du massif des Écrins. Il offre une vue de toute beauté sur La Meije, montagne mythique de l’Oisans, composée de trois principaux sommets – le Grand Pic de la Meije (3983 m), le Doigt de Dieu ou Pic Central de la Meije (3973 m) et la Meije orientale (3891 m) – et sur le glacier de la Girose qui s’unit à celui de Mont-de-Lans pour former un glacier unique dit de « plateau » ou « calotte locale » alors que la plupart sont des glaciers de cirque ou de vallée.

Image
Image
Image

56. L’Alpe du Lauzet et le chemin du Roy par les villages du Casset et du Lauzet

L’itinéraire proposé se déroule en trois étapes. D’abord, un large chemin puis une petite route le long de la rivière de la Guisane dessert deux villages : celui du Casset qui est entouré de paysages de cultures et dont le nom provient du verbe « cassare » (casser, briser) et désigne un lieu couvert d’éboulis ; celui du Lauzet qui abrite les dernières habitations avant le col du Lautaret. Ensuite, un sentier grimpe vers l’Alpe du Lauzet en bordure du massif des Cerces. L’alpe est un mot d’origine celte qui signifie « pâturage d’été ». Ici, tous les ans, de fin juin à début octobre, les animaux occupent les estives du Lauzet. On y trouve notamment un millier de brebis et d’agneaux de race Mérinos qui se délectent des herbes d’altitude et dont la laine est transformée à la filature de Chantemerle. Enfin, un magnifique sentier en balcon au pied de l’aiguillette du Lauzet et de la crête du Chardonnet offre des vues spectaculaires sur la vallée de la Guisane et ses différentes ramifications. Avec un peu de chance, vous pourrez même observer quelques bouquetins qui ont colonisé les lieux…

Image
Image
Image

57. La Porte de Cristol et le col de l’Oule par la Gardiole

Un itinéraire complet et de toute beauté. C’est d’abord une montée sous le couvert d’une forêt odorante de pins et de mélèzes qui poussent sur des roches calcaires fissurées puis la découverte du lac de Cristol considéré comme l’un des plus beaux de la vallée. C’est ensuite un joli parcours de crête entre la porte de Cristol et le col de l’Oule où la géographie et l’histoire se rejoignent : aujourd’hui, la sérénité et la paix qui règnent sur ces hauteurs contrastent avec l’agitation des guerres qui s’y sont déroulées dans les années 1930 contre l’armée italienne. De cette période agitée, il ne subsiste plus que quelques murets et abris de pierre. C’est enfin, au-delà du col de l’Oule, la descente du vallon éponyme avec son Grand Lac, son torrent et ses sommets variés, entièrement rocheux ou végétalisés…

Image
Image
Image

58. Le tour de la pointe des Cerces par les cols de la Ponsonnière et des Béraudes

L’itinéraire proposé gravite autour de la pointe des Cerces (3 098 m). Sur tout le parcours, éclatent le vert des pelouses, les bleu tout en nuance des lacs d’altitude puis le gris du minéral coloré çà et là de tapis de fleurs roses ou jaunes. C’est un condensé de presque tout ce que l’on peut trouver en montagne : des torrents, de belles cascades, des troupeaux, des lacs, un refuge, des fleurs, des animaux sauvages, des hauts sommets et des paysages extrêmement variés après le franchissement de deux magnifiques cols qui font le lien entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud : celui de la Ponsonnière (2 613 m) au-delà du lac des Cerces s’ouvre sur la verdoyante zone de pâturage de l’Alpe du Lauzet tandis que celui des Béraudes (2 781 m) dévoile un univers minéral occupé par un joli lac… J’ai noté sur mon carnet : « itinéraire à recommander » !

Image
Image
Image

59. Le Pas de l’Olan et le col de Colombes par le refuge de l’Olan

La vallée du Valgaudémar est une région montagneuse qui jouit de paysages exceptionnels : les pelouses alpines fleuries, les lacs et les cascades, les roches moutonnées et les polis glaciaires, les cirques et les hauts sommets en sont les joyaux. Réputée pour sa nature sauvage, elle a été qualifiée « d’Himalaya français » par Gaston Rébuffat ou encore de vallée « la plus himalayenne des vallées alpines » par Lionel Terray, deux références dans le monde de l’alpinisme. Elle doit ces qualificatifs à sa géographie très accidentée qui regroupe quelques-uns des sommets les plus mythiques des Alpes dont l’Olan, qui du haut de ses 3 564 m, domine le village de La Chapelle-en-Valgaudémar. C’est une imposante dent rocheuse dont la 1ère ascension fut réalisée en 1877 par un américain bien connu des alpinistes, William Augustus Brevoort Coolidge né à New-York en 1850 et mort en Suisse dans le Grindelwald en 1926. L’itinéraire proposé passe au pied de cette montagne mythique : il remonte d’abord la Combe Froide le long de son fougueux torrent, atteint ensuite le refuge de l’Olan où de nombreux alpinistes rêvent de voies audacieuses puis franchit le Pas de l’Olan et le col de Colombes qui sont deux fenêtres sur des horizons enchanteurs et offrent des vues originales sur l’Olan et ses prestigieux voisins.

Image
Image
Image

60. Refuge de Chalance depuis le Rif du Sap

Les ascensions des hauts sommets du Valgaudémar sont réservées à des alpinistes chevronnés ou à des montagnards accompagnés de guides de haute-montagne qui rassurent. Si ces montagnes ne sont pas matière à action pour les randonneurs, elles demeurent des objets de contemplation et d’admiration. Pour profiter pleinement de leur beauté minérale et de toutes les crêtes qui dressent dans le plus grand désordre une foule de pointes et d’aiguilles en forme de cornes, je vous propose de monter au refuge non gardé de Chalance. C’est le plus haut des refuges du Valgaudémar. Perché à 2 550 m et haubané sur un rocher, il résiste aux furieuses tempêtes mais surtout, lorsque le ciel est bleu, il invite au calme, à la sérénité et à la contemplation. L’itinéraire proposé rejoint ce havre de paix au départ du hameau du Rif du Sap. Même s’il est l’un des refuges les moins fréquentés de la vallée, il peut se targuer d’offrir un superbe panorama : autour de vous, se dressent la face nord du Sirac (3 441 m), le pic Jocelme (3 458 m), les Bans (3 669 m), la cime du Vallon (3 406 m)... et là-haut, quel silence !

Image
Image
Image

61. Refuge de Chabournéou par la cabane du Pis

« Le refuge s’ancre à la montagne, obstinément, comme un insecte minuscule sur le dos d’un gigantesque animal. Son arrogance se mesure à celle des hommes qui ont trouvé bon d’installer là cette miette de civilisation ». Un toit, quatre murs, une porte… Derrière la porte, un gardien et une gardienne ! Au Chabournéou, Marine et Matthieu vous accueillent dans un refuge rustique : dortoirs collectifs de seize places sur des châlits, toilettes à l’extérieur, bassin en plein air pour se laver ou torrent 100% naturel ! Tous les deux ont eu envie de vivre là-haut le temps d’un été pour partager des moments simples de vie en montagne, accueillir des randonneurs, les réunir autour d’une table, les conseiller sur les itinéraires autour du refuge… et surtout vivre avec eux des moments détachés et libres. Alors si vous avez des fourmis dans les jambes, rendez-vous là-haut sur ce petit insecte où vous attendent les deux gardiens… Vous pourrez déguster de délicieux plats avant de repartir vers le cirque de Gioberney par une jolie boucle et vous extasier devant l’effroyable beauté des montagnes avec leurs pics vertigineux aux allures austères et féroces…

Image
Image
Image

62. Tour du rocher de l’Yret par le vallon de l’Eychauda

Trois cols – le col de l’Eychauda, le Pas de l’Ane et le col des Grangettes – sont au programme de cet itinéraire qui gravite autour du Rocher de l'Yret appartenant au massif cristallin du Pelvoux. D’après le dictionnaire, un col est la « partie déprimée d'un relief, d'une arête montagneuse, souvent utilisée pour passer d'un versant à l'autre ». À en croire cette plate définition, vous franchirez donc trois zones déprimées... Pourtant, croyez-moi, là-haut, vous êtes à mille lieux de la mélancolie avec des vues magnifiques sur un océan de montagnes et quelques glaciers qui achèvent de fondre sous le soleil brûlant de l’été, sur de vastes pâturages couverts de fleurs et occupés par les bêtes ou encore sur le magnifique lac glaciaire de l’Eychauda retenu par une échine rocheuse dont la présence est due au surcreusement de la montagne par un ancien glacier…

Image
Image
Image

63. Le Glacier Blanc par les refuges Tuckett et du Glacier Blanc

Dès 1881, le synchronisme global des variations glaciaires se traduit dans la loi dite de généralité : « Il y a une tendance à ce que tous les glaciers des Alpes suivent en même temps la même impulsion, tantôt marchant ensemble en avant, tantôt reculant ensemble ». À cette époque, dans le massif des Écrins, les glaciers Noir et Blanc, désormais séparés, ne formaient qu'une seule et même entité… jusqu’à ce qu’ils commencent à reculer. Le glacier Noir doit son nom à la couverture de cailloutis morainiques – graviers, pierres et autres blocs – qui protègent la glace du soleil. Selon les études du glaciologue Robert Vivian, il aurait transporté 20 000 m3 de pierres entre 1960 et 1972, soit 10 tonnes par jour pendant 12 ans ! Par opposition, le glacier Blanc, le plus grand du massif avec une longueur de 5 km et une superficie de 7 km2, doit son qualificatif à l’absence de moraines sur sa surface. Actuellement, son front est situé à 2 300 m, près du refuge du Glacier Blanc. L’itinéraire proposé permet de visiter ce lieu emblématique du parc national des Écrins.


64. La Blanche (2 953 m) depuis le hameau de Puy Aillaud

Le sommet de la Blanche (2 953 m) est connu comme le loup blanc. Il faut dire qu’il en impose en dominant de plus de 1 700 m la vallée du Gyr. Même s’il n’est pas le sommet le plus haut de la zone, il peut se targuer d’offrir un superbe panorama sur les montagnes de la région. En effet, sa position, en bordure d’un massif complexe et original, formé de crêtes rocheuses bien découpées et possédant de nombreuses pointes aériennes aux formes parfois audacieuses, en fait un observatoire de premier choix. Après un effort soutenu, plus de 1 400 m de dénivelée positive et 3h d’ascension, vous recevrez en proportion de ce que vous aurez payé avec une vue à 360° s’étirant du massif du Queyras au massif du Pelvoux en passant par les Alpes italiennes et suisses. Les randonneurs l’ont bien compris et ils sont nombreux à réaliser cette ascension…

Image
Image
Image

65. La crête de Reychard et le vallon de Narreyroux par le Grand Bois

Le vallon de Narreyroux est un vallon suspendu, enchâssé dans un petit cirque creusé par un glacier qui a aujourd’hui disparu. Il est dominé par de puissantes crêtes d’où émergent quelques pics dont les plus imposants sont la pointe de l'Aiglière et les pointes des Neyzets culminant à plus de 3 000 m. Son versant sud, longtemps à l'ombre, abrite une belle forêt de mélèzes qui héberge une population de Grand Tétras. Son versant nord, très ensoleillé, est couvert de pelouses d’altitude dominées par de magnifiques plissements rocheux. L’eau y est abondante et de nombreux torrents alimentent le ruisseau de la combe de Narreyroux qui parcourt l’axe du vallon et traverse le hameau de Narreyroux avec ses vieux chalets d’alpage rénovés ou complètement reconstruits et sa petite chapelle Notre-Dame de Narreyroux datant du XVIIe siècle et dotée de fresques modernes réalisées lors de sa restauration en 1997. Pour découvrir ce site encore préservé, je vous propose un itinéraire détourné qui passe par le Grand Bois et la crête de Reychard.

Image
Image
Image

66. Les Fonts de Cervières par le lac des Cordes

Cinq vallées s’étirent depuis la ville de Briançon: la Guisanne, la Clarée, la Durance, les Ayes et la Cerveyrette dont le village principal est Cervières, au pied du mythique col de l’Izoard. La partie supérieure de la Cerveyrette dont l’entrée est occupée par l’un des plus grands complexes tourbeux des Alpes du Sud (le marais du Bourget de Cervières) est un vallon secret et sauvage qui a su garder toute son authenticité: c’est le vallon des Fonts de Cervières avec ses petits hameaux – les Fonts, Lachau, le Bourget, les Hugues, les Chalps – et ses chalets à l’architecture typique qui traduisent une activité pastorale encore importante. Autour des habitations, un assemblage de parcelles, de formes irrégulières et de dimensions inégales, limitées et closes par des haies vives ou des murets en pierre, forment une mosaïque d’une incroyable beauté. Le contraste est saisissant entre ce doux relief façonné par des générations de paysans et les têtes grisonnantes des hauts sommets du massif de Rochebrune et de la crête frontière italienne.

Image
Image
Image

67. Refuge de la Blanche depuis le village de Saint-Véran

Cette randonnée parcourt la vallée de la Blanche jusqu’au plus près des cols frontaliers avec l’Italie. Elle longe le torrent de l’Aigue Blanche, atteint la chapelle de Clausis construite en 1846 et rénovée en 1988 puis fait une halte au refuge de la Blanche situé près d’un lac au pied d’un petit amphithéâtre rocheux dominé par l’imposante Tête des Toillies (3 175 m). Elle remonte ensuite dans les pelouses alpines vers le col de Saint-Véran avant de descendre par le rocher des Marrous. Dans cette zone, il n’est pas rare d’observer des bouquetins et sur tout le parcours, vous verrez à coup sûr de nombreuses marmottes à condition qu’il fasse beau car à la moindre pluie, elles rentreront dans leur terrier. Elles ne connaissent de la montagne que les beaux jours, la nourriture à profusion, une vie paisible entrecoupée de jeux et de siestes au soleil…

Image
Image
Image

68. Pointe des Marcelettes (2 909 m) et Tête de Jacquette (2 757 m) par la crête de Curlet et le col des Estronques

La pointe des Marcelettes (2 909 m) et la Tête de Jacquette (2 757 m) sont deux imposants sommets situés sur une puissante crête qui sépare les villages de Saint-Véran et de Ceillac. Gravir ces deux montagnes, c’est d’abord visiter le hameau du Raux avec ses maisons en pierre, sa chapelle Saint-Anne, son cadran solaire, son petit cimetière et ses moulins à eau dont il ne reste que quelques ruines visibles autour du pont du Moulin. C’est ensuite remonter le bois du Moulin entrecoupé de prairies où pâturent les troupeaux, atteindre la croix de Curlet et suivre la crête éponyme qui offre une vue plongeante de toute beauté sur Saint-Véran. C’est aussi et surtout traverser une longue crête entre ciel et terre, de la pointe des Marcelettes (2 909 m) à la Tête de Jacquette (2 757 m), pour profiter de l’ampleur et de la beauté des vallées dominées par un grand nombre de sommets emblématiques. C’est enfin descendre vers le col des Estronques et le vallon très fleuri de Laramon.

Image
Image
Image

69. La crête des Chambrettes par le col de Bramousse et le col Fromage

L’itinéraire proposé séduit par la diversité des paysages. Il part du centre du village de Ceillac qui, après les dramatiques incendies de 1738 et 1884, a été totalement reconstruit en pierres et « par souci d’économie, les maisons se sont épaulées jusqu’à devenir mitoyennes* ». Il traverse ensuite le bois du Cheynet et ses mélèzes qui font la réputation de la région. Lorsque les arbres ont capitulé, il remonte des pentes abondamment fleuries et réalise une traversée de la crête des Chambrettes, entre le col de Bramousse et le col Fromage, pour s’offrir des vues plongeantes ou sur la ligne d’horizon de toute beauté et finalement atteindre l’ancien poste optique des Chambrettes. Ce poste permettait d’envoyer des messages optiques jusqu’à Château-Queyras en réfléchissant sur une lentille la lumière émise par une lampe à pétrole ou acétylène. Aujourd’hui, c’est un « poste de contemplation » où on se plaît à rêver aux prochaines sorties. Vers le sud, c’est le massif de la Font Sancte qui laisse entrevoir, outre le pic de Font Sancte lui-même et ses 3 385 m, quelques pics secondaires tentateurs comme le pic des Heuvières (3 271 m), les rochers de l'Eissassa (3 048 m) ou encore la pointe de la Saume (3 043 m). Vers le sud-est, ce sont les pics secrets du Longet ou Tête de Rissace (2 965 m), du Peouvou (3 230 m) et de la Roche Noire (3 134 m) qui attirent le regard et se déploient au-dessus de la belle vallée du Cristillan. Au nord-est, l’horizon est barré par les crêtes de la Selle et de la Combe Arnaude… Cette randonnée est donc une invitation à en faire plein d’autres.

Image
Image
Image

70. Les lacs Sainte-Anne, des Soubeyrands et des Rouies par les Près de Chaurionde

L’itinéraire en boucle proposé est l’un des fleurons de la randonnée dans le Queyras. Il permet de visiter trois lacs aux formes et aux couleurs extrêmement variées. En flânant sur les rives de toutes ces étendues d’eau, vous risquez de ne plus vouloir aller plus loin car quand on jette sur elles un regard contemplatif, on est aussitôt envahi par un fort sentiment d'émerveillement et l’envie de rester sur place... Ces lacs qui attirent et hypnotisent les randonneurs sont les lacs des Soubeyrands, des Rouies et de Sainte-Anne. Ce dernier avec sa belle couleur bleu turquoise occupe une cuvette glaciaire au pied du célèbre pic de la Font-Sancte (3 387 m). Aucun ruisseau ne l’alimente, aucun ruisseau ne s’en échappe. Son niveau ne baisse que par infiltration lente. « Il est considéré comme un lac polaire. Ses eaux ne dépassent pas 5°C en surface, même aux heures les plus chaudes de l’été. La glace recouvre sa surface sur près de 2 m en hiver. Si un plancton adapté peut s’y développer, la biomasse y reste infime, et ne permet à aucune espèce d’y survivre*».

Image
Image
Image

71. Les lacs Sainte-Anne, des Soubeyrands et des Rouies par les Près de Chaurionde

La pointe de la Saume a fière allure au-dessus de Ceillac. Du haut de ses 3 043 m, elle ferme au nord-ouest une puissante crête assez découpée qui ne mollit pratiquement jamais à moins de 3 000 m et dont le point culminant est le pic de la Font Sancte (3 385 m). L’itinéraire décrit propose l’ascension de cette montagne par sa plus grande dénivellation en réalisant une jolie boucle au départ du village. C’est l’occasion de découvrir des sites variés, de la forêt qui couvre ses pieds à la pente minérale qui supporte sa tête en passant par la crête de la Saume, le vallon des Pelouses et le Pas du Curé.

Image
Image
Image

72. Le pic de Bure (2 709 m) par la combe Ratin

Le massif calcaire du Dévoluy qui a été fortement raboté par l’érosion glaciaire offre des paysages contrastés avec des vallons verdoyants où se pratique encore l’élevage et d’impressionnantes parois rocheuses qui ont toujours fasciné et attiré les grands alpinistes. Ainsi, René Desmaison, l’un des alpinistes les plus doués de son temps, réalisa en trois jours la première ascension du pilier oriental du pic de Bure, en septembre 1961. Ce pic, le troisième plus haut sommet du massif avec ses 2 709 m, est une montagne plate bordée de falaises spectaculaires. Si les falaises abritent la faune traditionnelle que sont chamois, mouflons et aigles royaux, le plateau est par contre occupée par des monstres d’acier moins communs. Ce sont les hommes qui les ont posé là pour s’approcher un peu plus des étoiles et mieux comprendre les différents stades de leur formation: ces monstres, au nombre de six, sont les antennes de l'interféromètre millimétrique de l'IRAM, le plus grand radiotélescope de ce type existant au monde.


73. Col de la Pourrachière (2 173 m) par la vallée de Rouanne

Un chemin caillouteux le long de la Rouanne qui s’écoule dans un lit trop large pour elle en été, une forêt sombre veinée de pistes que certains s’échinent à parcourir à vélo et puis, lorsque les arbres ont capitulé, des pelouses alpines couvertes de fleurs de toute beauté de part et d’autre du col de la Pourrachière (2 173 m). Quand vous arriverez là-haut, peut-être verrez-vous des brebis qui s’étirent en de longues traînées blanches sur les hauteurs ? Peut-être entendrez-vous la symphonie du tintement des cloches, des bêlements et puis, soudain, une voix qui résonne dans la montagne? C’est le berger qui guide ses chiens pour rassembler les bêtes et les ramener dans l’enclos. Avec un peu de chance, il vous fera partager avec des mots clairs et tranquilles, certaines de ses histoires sur sa cabane, la vie de berger à la montagne ou encore les animaux dont ils pratiquent l’élevage. Vous vous sentirez alors très loin du « monde d’en bas »…

Image
Image
Image

74. Les lacs de Vens par le col du Fer et le collet de Tortisse

Au hameau du Pra, au pied du col de la Bonnette, le panneau indique simplement: lac de Vens. Il n'y a aucune mise en garde d'inscrite pour vous signaler que cet itinéraire va vous faire passer de merveille en merveille et que vous ne voudrez jamais voir la fin de cette journée enchanteresse. Ce sont d’abord de vastes pâturages couverts de fleurs, enchâssés de versants abrupts. Ce sont ensuite des schistes gris, des zones érodées de terre ocre et de belles formations rocheuses comme les aiguilles de Tortisse et leur arche naturelle spectaculaire. C’est enfin l’arrivée au collet de Tortisse qui offre l’une des vues les plus remarquables sur le bassin lacustre de Vens où plusieurs lacs en enfilade reflètent l’azur du ciel des Alpes-Maritimes et sur le Val Stura italien dominé au lointain par l’incontournable mont Viso (3 841 m). Cet itinéraire et ses nombreuses options permettent de découvrir incontestablement l’un des sites majeurs du parc national du Mercantour…


75. Le lac d'Allos


76. Les lacs de Sagnes et de Trecolpas par le refuge de la Cougourde

La manière la plus agréable de découvrir la haute vallée du Boréon, c’est d’aller à pied sur les nombreux sentiers balisés. « On part à son moment, on s’arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d’exercice qu’on veut. On observe tout le pays ; on se détourne à droite, à gauche ; on examine tout ce qui nous flatte ; on s’arrête à tous les points de vue* ». Les plus remarquables sont souvent ceux qu’offrent les lacs comme ceux de Bessons, d’Agnel, du Mercantour ou encore celui de Trecolpas avec sa presqu’île qui devient une île lorsque le niveau des eaux monte. Le plus réputé est indiscutablement celui de Sagnes, petite étendue d’eau artificielle posée sur un écrin de verdure au pied de l’impressionnante Tour des Sagnes (2 364m). Pour s’y rendre, le refuge de la Cougourde est un lieu de passage obligé. Perché à 2 100 m, à la limite des derniers mélèzes ou pins cembro, c’est aussi le point de départ d’ascensions vers les sommets frontaliers dont les célèbres caïres de Cougourde en forme de « courge » qui sont un lieu d'escalade majeur dans le parc national du Mercantour.


77. La vallée des Merveilles


78. Les gorges du Verdon


79. Les gorges de Cian


80. Le puy de Dôme (1 465 m) depuis le col de Ceyssat par le puy Pariou

En géographie, un dôme est un sommet arrondi et un puy, mot d’origine occitane, signifie "hauteur au sommet plus ou moins arrondi". Puy de dôme serait donc un pléonasme… Ce volcan endormi (1 465 m) domine la chaîne des Puys, un ensemble d'environ 80 volcans s'étirant sur près de 45 km dans le nord du Massif Central. Il a toujours attiré la convoitise des savants et des ingénieurs… En 1648, Blaise Pascal réalise au sommet une expérience décisive pour trancher une question "dans l'air", celle du vide et de la pression atmosphérique. En 1876, Émile Alluard y fonde le premier laboratoire permanent de météorologie de montagne. En 1905, Auguste Fraignac atteint le sommet en voiture. En 1906, débute la construction d’une ligne de chemin de fer de 14,7 km entre Clermont-Ferrand et le sommet, remplacée en 1926 par une route à péage. Aujourd’hui, c’est en funiculaire que vous pourrez atteindre le sommet par voie motorisée... et découvrir le fameux site d'émission du puy de Dôme construit en 1956 et sa tour hertzienne haute de 73 m. Là-haut, il y a du réseau! N’oubliez pas tout de même de quitter vos écrans des yeux pour profiter du panorama…


81. Le puy de l’Aiguiller (1 529 m) depuis le lac de Servières

La forme parfaitement circulaire de certains lacs trahit leur origine volcanique. Ce sont des lacs de cratère. L'Auvergne en compte sept nés de la fureur de la terre. Le lac de Servières, point de départ de cet itinéraire, est l’un d’eux. Il est dominé au sud par le puy de Combe Perret (1 380 m) qu’un joli sentier atteint avant de poursuivre vers le puy de l’Aiguiller (1 529 m). Il s’agit d’une vaste plateforme dont le point culminant est difficile à discerner. Malgré l’absence de proéminence, il n’en demeure pas moins un beau belvédère sur les montagnes alentours, particulièrement sur la chaîne des puys, la Banne d’Ordanche et la crête du puy de l’Angle.

Image
Image
Image

82. Le col de la Croix-Morand depuis le Mont-Dore

Cette randonnée invite à se concentrer sur les détails du paysage sans la crainte de voir le chemin s’évanouir. Elle permet de bondir de puy en puy sans buter sur rien d’autres que l’horizon et la fantastique clarté du ciel. Sur chacun des sommets, du puy de la Tache (1 632 m) à celui de l’Angle (1 740 m) en passant par les puys de Monne (1 696 m) et de Barbier (1 703 m), elle offre un panorama inouï qui s’étend à perte de vue sur l’Auvergne volcanique. C’est une randonnée enchanteresse dont vous ne voudrez jamais voir la fin.

Image
Image
Image

83. Les lacs de Montcineyre et de Bourdouze par le lac Pavin

Un maar est un cratère d'explosion volcanique, généralement occupé par un lac ou envahi par la mer. Un bel exemple en Auvergne est le lac Pavin qui occupe, sur le flanc nord du puy de Montchal (1 411m), le cratère résultant d’une forte explosion volcanique. Avec une surface de 44 hectares et une profondeur maximale de 92 m, ce lac abrite des truites et des ombles chevaliers. C’est donc tout naturellement un lieu très apprécié des pêcheurs. Pour les randonneurs, c’est le point de départ d’une jolie boucle qui permet de découvrir d’autres étendues d’eau.

Image
Image
Image

84. Le grand tour de la Godivelle par les Sagnes de la Godivelle

La Godivelle, à la fois plus petite et plus haute commune du Puy-de-Dôme, se trouve au cœur du plateau volcanique du Cézallier, une région au climat rude et battue par les vents. Le village est blotti entre deux lacs, un lac de cratère vieux de plus de 100 000 ans et un lac glaciaire, plus récent, âgé d’environ 10 000 ans. Ils appartiennent à la réserve naturelle des Sagnes de La Godivelle qui protège 24 hectares de tourbières. L’itinéraire proposé est une jolie boucle qui visite cet espace d’une incroyable biodiversité puisque plus de 1 500 espèces animales et végétales ont été recensées.

Image
Image
Image

85. La vallée des Saints au départ de Boudes

En plein cœur de l’Auvergne, la vallée des Saints est une vallée atypique où le couteau du temps a fait son œuvre. Avec l’aide de la pluie, il a altéré le gneiss – une roche contenant du quartz, du mica et des feldspaths – et a donné naissance aux Saints d’argile, des cheminées hautes de 30 mètres constituées d’une argile rougeoyante saturée en oxyde de fer. L’itinéraire proposé, court et facile, visite ces curieuses formations en passant par les villages de Boudes et de Bard.


86. Le Puy Mary (1 783 m) depuis les Chaumillous

Le Puy Mary (1 783 m), sommet des monts du Cantal, vestige du plus grand stratovolcan d'Europe, est situé dans le parc naturel régional des Volcans d'Auvergne. Ce site est l’un des plus arrosés de France (avec 2,5 m d'eau par an) et l’un des moins peuplées (avec une densité de 6 habitants par km2). Pourquoi l’homme fuit-il la pluie? N’aurait-elle pas été inventée pour qu’il se sente heureux sous un toit? Un toit en lauze comme dans l’habitat traditionnel local, avec des murs en basaltes noirs, une grande cheminée appelée cantou dans l’unique pièce et une fenêtre pour contempler… le pays vert avec des pelouses grasses à souhait qui nourrissent les vaches de Salers à la robe rouge et des montagnes ou puys à l’origine volcanique, « nés de l’ardeur du plus grand des cratères en feu qu’ait connu le ciel de France* ».

Image
Image
Image

87. Le Puy Griou (1 690 m) depuis le col de Font de Cère

Dans la région d’Aurillac, en langue d’oc, on l’appelle Puei Griu. Le nom griu vient de griea qui signifie "pénible à monter". Ce Puei Griu n’est autre que le Puy Griou, sommet emblématique du relief cantalien. Du haut de ses 1 690 m, ce cône de phonolite (certains retiendront qu’il s’agit d’une « roche magmatique volcanique à structure microlithique fluidale composée de feldspath, de feldspathoïde et d'une pâte de verre peu abondante » ; d’autres préféreront retenir que cette pierre émet un son clair lorsqu’on y tape dessus) offre une belle vue sur le puy Mary, le Plomb du Cantal et les vallées de la Cère et de la Jordanne. Ceux qui le trouvent trop « pénible à monter » pourront se contenter de la végétation qui couvre ses flancs : hêtres et alisiers poussent sur les cols forestiers tandis que les pelouses alpines sont parsemées d’aspérules blanches, d’aconits bleus ou encore de gentianes jaunes.

Image
Image
Image

88. Le Plomb du Cantal (1 855 m) depuis le col de Prat-de-Bouc

Avec ses 1 855 m d'altitude, le Plomb du Cantal est le sommet le plus élevé des monts du Cantal, et le deuxième sommet le plus élevé du Massif central derrière le puy de Sancy (1 885 m). Ses pentes inférieures sont couvertes de sapinières, ses pelouses d’altitude servent de pâturages aux vaches rousses de Salers et son sommet caillouteux offre, par temps clair, un vaste panorama. Vous reconnaîtrez sans doute les autres monts cantaliens et la vallée de la Cèze, les monts d’Aubrac et de la Margeride mais aussi les monts Dore et ceux du Cézallier avec, en arrière-plan, la chaîne des Puys et le puy de Dôme. À l’est-nord-est, le regard et l’imagination se perdent vers les Alpes et le massif du Mont-Blanc tandis qu’au sud-ouest, à près de 300 kilomètres, les Pyrénées ondulent comme des vagues vertes. À vos pieds, à la belle saison, au milieu des anémones soufrées, des orchis brûlés et des gentianes jaunes, il n’est pas rare d’apercevoir quelques chamois et mouflons.

Image
Image
Image

89. Le Saut du Doubs depuis les Vions

Les brochures publicitaires vantent le site le plus prestigieux des montagnes du Jura et invitent les visiteurs à le découvrir en bateau : «Vivez l'expérience unique d'une croisière au Saut du Doubs. Au cours de cette croisière commentée au cœur d’un Grand Site National et du premier site naturel de Franche-Comté, découvrez un spectacle grandiose et impressionnant au milieu de saisissants canyons !», en calèche : « Découvrez les paysages du Haut-Doubs, ses fermes pittoresques, arrêtez-vous au belvédère pour admirer les Gorges du Doubs et repartez en direction du Saut du Doubs au rythme du cheval Comtois » ou enfin, à pied : « sur le GR 5 et GRP, au départ de Villers-le-Lac, découvrez le Doubs paresseux au creux d’un val puis les bassins et le Saut du Doubs entre monts et falaises ».


90. Le Mont d'Or (1 462 m) et ses crêtes par le Morond

Proche de la frontière suisse, le mont d’Or (1 462 m) surplombe superbement au nord-ouest la vallée des Deux-Lacs – ceux du Remoray et de Saint-Point – drainée par le Doubs qui prend sa source dans la forêt de Noirmont. Il domine également de vastes forêts de sapins que l’on appelle ici des joux. Ses pentes sont occupées par des estives où les bovins se délectent d’une herbe grasse à souhait pour fournir un lait que les hommes transforment en une pâte crémeuse qu’une ceinture d’écorce de sapin relève de sa senteur résineuse : c’est le célèbre fromage du mont d’Or. Autant de raisons pour aller gravir cette belle montagne, point culminant du département du Doubs.


91. Le cirque de Baume-les-Messieurs au départ de l'Abbaye de Baume

Les reculées sont des vallées avec un profil en auge qui ont « la particularité d’être larges, alors que n’y coulent que des cours d’eau généralement modestes, et de se terminer en cul-de-sac par un cirque de falaises escarpées nommé localement «bout-du-monde» ». Un bel exemple se trouve dans le centre du département du Jura, à 5 km au nord-est de Lons-le-Saunier, où les calcaires d’un vaste plateau ont été incisés pour former deux vallées d'effondrement majeures. La branche nord ou reculée de Ladoye-sur-Seille est longue de 4,5 km, large de 800 m et profonde de près de 200 m tandis que la branche sud ou reculée de Baume-les-Messieurs visitée par cet itinéraire est longue de 9,5 km, large de 1,1 km et profonde de 200 m. Au pied des abrupts calcaires, un village classé, une ancienne abbaye bénédictine qui date du IXe siècle, des grottes et des cascades de tuf…


92. Les cascades du Hérisson depuis Menétrux-en-Joux

Dans le massif du Jura, au cœur de la région des lacs, le Hérisson est une rivière qui prend sa source dans les eaux du lac de Bonlieu dont elle est l'exutoire. La rivière tire son nom du mot d’origine latine heria qui signifie eau sacrée. Sacrée rivière ce Hérisson ! Car, après avoir traversé le plateau du Frasnois à 800 m d'altitude, elle franchit, dans une reculée typique de la région, une dénivelée de 805 m sur un parcours de 3,7 km en offrant pas moins de 31 sauts et 7 cascades : ce sont, d’amont en aval, les cascades du Saut Girard, de Moulin Jeunet, du Saut de la Forge, de Château Garnier, du Gour Bleu, du Grand Saut et de l’Éventail. Autrefois, sur ses rives, de nombreux moulins et martinets s’activaient sous la force motrice de l’eau… Cet itinéraire est une invitation rafraîchissante à découvrir ces cascades.


93. Le pic de l’Aigle (998 m) par le belvédère des Quatre Lacs

Le pic de l’Aigle (998 m) et le belvédère des Quatre Lacs sont des incontournables pour ceux qui se visitent le massif du Jura à la force des mollets. Les panoramas qu’ils offrent sont vastes sur un océan de collines verdoyantes et plongeants sur les lacs glaciaires de la Motte (ou d’Ilay), du Petit et du Grand Maclu. Ici, « des noms de lieux datant des druides, le chemin d’un monastère sous les eaux du lac d’Ilay, le tournoiement de rapaces sur les vestiges du château de l’Aigle. Vous êtes dans la « Petite Ecosse » de Charles Nodier… Là où naissent les légendes !»


94. Le Reculet (1 718 m) et le Crêt de la Neige (1 718 m) par le sentier des Trente-deux contours

Les monts Jura qui dominent à l’est la dépression entourant le lac Léman en Suisse et au sud le cours du Rhône, sont orientés selon un axe nord-est/sud-ouest et portent une série de sommets peu individualisés, d’altitude croissante : ce sont notamment le Petit Montrond (1 534 m), le Colomby de Gex (1 689 m) et le Crêt de la Neige (1 718 m). Ce dernier est le plus haut sommet du massif. Je vous propose de le découvrir par son versant occidental en remontant par le sentier des Trente-deux contours, une belle forêt qui dégage une odeur épaisse, dense et chlorophyllienne ! Là-haut, le vue est immense sur le bassin du Léman et les Alpes.


95. Le gazon du Faing par les « trois lacs »

Le massif vosgien du Hohneck est un massif lacustre. Entre le col de la Schlucht et le col du Bonhomme, quatre lacs se différencient par la couleur de leurs eaux. Il y a le lac Vert pour sa richesse en algues et il y en a trois autres que cette randonnée visite : le lac Blanc pour le sable pâle de ses rives, le lac Noir pour la sombre forêt de conifères qui l’ombrage et enfin, le lac des Truites ou lac lac du Forlet dont le nom signifie « entouré de petits pins ». La randonnée invite à flâner au plus près de ces lacs avec le risque de ne plus vouloir aller plus loin car quand on jette sur eux un regard contemplatif, on est aussitôt envahi par un fort sentiment d'émerveillement et l’envie de rester sur place...


96. Autour des Trois Fours par le sentier des Roches

Le col de la Schlucht sépare les vallées lorraines de la Meurthe et de la Vologne avec la vallée alsacienne de la Fecht. Les locaux aiment s’y rendre pour y pratiquer toutes sortes d’activités. Les adeptes de la marche apprécient tout particulièrement le pittoresque sentier des Roches taillé en 1910 et 1911 dans les falaises du cirque du Schluchtkessel : ce sont de deux kilomètres de progression amusante facilitée par quelques escaliers, passerelles et rampes. Ce sentier débouche sur un cirque glaciaire couvert de résineux qu’un joli sentier remonte jusqu’à la crête.


97. Dans un cirque glaciaire au pied du Hohneck

Gérardmer doit son surnom de « Perle des Vosges » à Abel Hugo, frère de Victor Hugo. La ville, quasiment entièrement reconstruite en 1945 (85% des habitations ont été détruites en 1944, lors de la deuxième guerre mondiale) se trouve au bord du lac de Gérardmer, au cœur du massif des Vosges, dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges. Plus de cinq millions de sapins et d'épineux recouvrent ce massif dont émergent quelques sommets non boisés comme le Hohneck, à 1 313 m. Cet itinéraire propose de visiter cette montagne par le cirque glaciaire de du Wormspel qui occupe son versant oriental. Sur le chemin, vous découvrirez les jolis lacs du Schiessrothried et de Fischboedle séparés par les sept dents rocheuses des Spitzköpfe. Puis vous gagnez les berges de l’Altenweiher avant d’emprunter le Sentier des Névés où il n’est pas rare d’observer des chamois !


98. Le ballon de Guebwiller ou le Grand Ballon depuis le Markstein

Du haut de ses 1 424 mètres, le ballon de Guewiller, également connu sous le nom de Grand Ballon, est le plus haut sommet des Vosges. Il domine superbement des sommets aux noms à forte consonance allemande : le Molkenrain (1 126 m), le Klintzkopf (1 329 m), le Jungfraukopf (1 266 m) et bien d’autres encore… Ce sont des têtes aux formes douces qui dominent des auges, des cirques, des verrous et des ombilics de type alpin recouverts d’un épais tapis végétal. Cette randonnée est une invitation à découvrir ces paysages caractéristiques, tellement vosgiens…


99. Au pays des 1000 étangs depuis Esmoulières

Le pays des Mille lacs est la Finlande. Le Plateau des Mille Étangs est la « La Petite Finlande » car il ressemble à s’y méprendre aux paysages finlandais. C’est une zone géographique de plus de 220 km2 qui comprend environ 850 petits étangs (de surface inférieure à une dizaine d'hectares). Ici, il y a 12 000 ans, c’est le retrait du glacier de la Moselle qui a laissé ce paysage caractéristique. Le surcreusement du plateau et le cumul de débris morainiques formant barrage ont favorisé l’apparition d’étangs, de marécages et de tourbières. Cette région humide entourée de forêts attire de nombreux oiseaux : l’œil averti reconnaîtra le grèbe huppé, la bergeronnette des ruisseaux, le bruant des roseaux, le chevalier guignette, la foulque macroule, la sarcelle, le balbuzard... Cette randonnée est une invitation à découvrir cet incroyable plateau.


100. Le Ballon d’Alsace depuis Sewen

Sewen, petit village de la vallée de la Doller, célèbre pour son pèlerinage de la Vierge, est le départ de cet itinéraire qui permet de découvrir des paysages fortement marqués par les glaciations quaternaires. Le petit lac de Sewen, à la confluence du Seebach et de la Doller, en est un témoignage : seul lac vosgien entièrement naturel, c’est une barre morainique qui le retient dans un surcreusement en partie occupé par des tourbières. Plus loin, une autre nappe d’eau – le lac d’Alfed – retenue par un barrage est posée au pied de l’amphithéâtre qui défend l’accès au Ballon d’Alsace qu’un joli sentier ombragé atteint sans difficulté. C’est le plus haut sommet des Vosges méridionales avec ses 1 247 mètres. La vue panoramique qu’il offre est détaillée par un table d’orientation : tout autour, des lacs, la vallée de la Doller, les ballons vosgiens, la plaine de Mulhouse et même les Alpes bernoises…